psychisme», il faudrait donc accepter nĂ©cessairement l'hypothĂšse de l'inconscient. Selon lui, la conscience n’est que la partie visible de l’iceberg, c’est-Ă -dire que la conscience n’est qu’une toute petite partie de l’appareil psychique, la plus grande partie est immergĂ©e, elle est inaccessible, elle reprĂ©sente l
Le concept d'inconscient a un sens dĂ©terminĂ© il s'agit d'un concept forgĂ© par la psychanalyse pour rendre compte du fonctionnement du psychisme humain. Cependant, le travail philosophique sur cette notion implique d'interroger plus largement les sens de l'inconscient. On peut ainsi parler, plus largement, d'inconscience pour dĂ©signer une conduite irresponsable, mais aussi pour dĂ©signer ce dont une personne ne se rend pas compte par exemple lorsqu'elle dort. Quel que soit le sens retenu pour parler de l'inconscient, cette notion renvoie au problĂšme de la connaissance de soi et de la libertĂ© du sujet agissant. ILes marques de l'inconscient ALes perceptions Ă©chappant au sujet On pense souvent que le sujet est transparent Ă  lui-mĂȘme il aurait conscience de tout ce qu'il sent, de tout ce qu'il perçoit, et de tous ses dĂ©sirs. Pourtant, l'expĂ©rience commune nous apprend que nombre de ces choses peuvent lui Ă©chapper. C'est ce qu'illustrent les actions rĂ©flexes, comme Ă©teindre son rĂ©veil ou Ă©viter un projectile. Il y a un certain nombre d'actions que le sujet fait sans mĂȘme y dans ses Nouveaux essais sur l'entendement humain, s'intĂ©resse de prĂšs Ă  ces choses qui Ă©chappent Ă  un sujet et remarque notamment qu'un grand nombre de perceptions ne sont pas conscientes. Perception La perception correspond au fait de saisir la rĂ©alitĂ© par l'esprit. Cela se fait grĂące aux cinq sens du Leibniz, certaines perceptions ne sont perçues que lorsqu'elles forment un tout. C'est par exemple le cas du bruit d'une vague. Le sujet ne perçoit pas le bruit de chacune des gouttes d'eau qui composent la vague. En revanche, il perçoit comme un tout le bruit que fait la Wilhelm LeibnizNouveaux essais sur l'entendement humain, Jacques Brunschwig, Paris, Ă©d. Flammarion 1993Bien qu'on ne saisisse que le tout de ces perceptions, chacune d'entre elles produit bien un effet sur nous. BL'opposition entre pensĂ©es conscientes et pensĂ©es inconscientes Il y aurait une diffĂ©rence de degrĂ© entre les perceptions conscientes et les perceptions inconscientes. Poser une diffĂ©rence de degrĂ© entre le conscient et l'inconscient prĂ©suppose une continuitĂ© de l'un Ă  l'autre. Contrairement Ă  l'idĂ©e d'un sujet pleinement conscient de lui-mĂȘme, il semblerait que l'inconscient soit au fondement de la vie philosophe Arthur Schopenhauer propose de concevoir le psychisme sur le modĂšle d'une opposition entre les pensĂ©es conscientes et les pensĂ©es inconscientes. Comparons notre conscience Ă  une eau de quelque profondeur ; les pensĂ©es nettement conscientes n'en sont que la surface ; la masse, au contraire, ce sont les pensĂ©es confuses, les sentiments vagues, l'Ă©cho des intuitions et de notre expĂ©rience en gĂ©nĂ©ral, Monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation, Die Welt als Wille und Vorstellung, trad. Auguste Burdeau, Paris, Ă©d. FĂ©lix Alcan 1885Alors que les pensĂ©es inconscientes sont extrĂȘmement nombreuses, les pensĂ©es conscientes ne reprĂ©sentent qu'une infime partie de ce Ă  quoi le sujet a y aurait donc une opposition entre d'un cĂŽtĂ© les pensĂ©es conscientes, celles auxquelles le sujet a accĂšs et, d'un autre cĂŽtĂ©, la masse de ses pensĂ©es inconscientes, qui constituent la matrice, le fondement de toutes ses pensĂ©es connues. CLe mode d'existence des pensĂ©es inconscientes Si l'homme n'a accĂšs qu'Ă  ses pensĂ©es conscientes, il importe de prĂ©ciser le mode d'existence des pensĂ©es Bergson s'est intĂ©ressĂ© Ă  cette question. GĂ©nĂ©ralement, on considĂšre que les Ă©tats psychologiques passĂ©s, tels que les souvenirs ou les rĂȘves, n'existent pas ou plus, car ils ne sont pas conscients. Contrairement Ă  cette idĂ©e rĂ©pandue, Bergson tente de mettre en Ă©vidence que le fait de n'avoir pas conscience de ses Ă©tats psychologiques ne signifie pas qu'ils n'existent pas et qu'ils n'ont pas d'effet sur le expliquer cette idĂ©e, il procĂšde par analogie ce n'est pas parce que je n'ai pas conscience de l'existence de la ville autour de moi en un instant prĂ©cis que celle-ci n'existe pas. De la mĂȘme façon, ce n'est pas parce que je n'ai pas une reprĂ©sentation consciente de mes souvenirs Ă  un instant prĂ©cis que ceux-ci n'ont pas d' ainsi que Bergson distingue deux types de mĂ©moire La mĂ©moire habitude Il s'agit d'une mĂ©moire fondĂ©e sur la rĂ©pĂ©tition. Elle permet par exemple d'apprendre par cƓur un poĂšme ou une leçon. La mĂ©moire pure Il s'agit des souvenirs qui restent endormis dans notre conscience. Ils ne sont pas prĂ©sents pour notre conscience, ce qui ne signifie pas qu'ils n'existent plus. Les souvenirs que ma mĂ©moire conserve ainsi dans ses plus obscures profondeurs y sont Ă  l'Ă©tat de fantĂŽmes spirituelle. Essais et confĂ©rences, Paris, Ă©d. FĂ©lix AlcanLes souvenirs continuent donc d'exister dans le sujet malgrĂ© le fait qu'il n'en ait pas Ă  tout moment une reprĂ©sentation est possible de parler de reprĂ©sentations inconscientes dĂšs lors que l'on comprend qu'il existe un certain nombre de contenus mentaux qui, tout en n'Ă©tant pas conscients Ă  un moment prĂ©cis, n'en continuent pas moins d'exister et d'avoir un effet sur le sujet. Ces reprĂ©sentations inconscientes peuvent resurgir Ă  un instant prĂ©cis du prĂ©sent dĂšs lors qu'il prĂ©sente un intĂ©rĂȘt pour une action Ă  rĂ©aliser. IIL'inconscient psychanalytique ALa rĂ©volution psychanalytique 1L'invention de la psychanalyse À l'origine, Freud est un mĂ©decin qui se spĂ©cialise dans l'Ă©tude du systĂšme travaux qu'il prĂ©sente sont d'abord conçus comme des hypothĂšses scientifiques, et plus particuliĂšrement comme des outils cliniques destinĂ©s Ă  soigner les nĂ©vroses. NĂ©vrose Selon Freud, la nĂ©vrose est le rĂ©sultat d'un conflit entre les pulsions inconscientes et les exigences morales de la conscience. Elle est diffĂ©rente de la psychose, dont le malade n'a pas conscience et qui est plus Freud est considĂ©rĂ© comme le pĂšre de la psychanalyse, c'est parce qu'au cours de ses travaux sur les nĂ©vroses, il en vient Ă  forger l'hypothĂšse de l'existence d'un inconscient dans le psychisme humain. Formuler l'hypothĂšse de l'inconscient est pour lui Ă  la fois une nĂ©cessitĂ© thĂ©orique, pour comprendre comment fonctionne le psychisme, mais aussi pratique, puisqu'elle doit permettre de guĂ©rir des malades ne prĂ©sentant pas de symptĂŽmes physiques expliquant leurs nĂ©vroses. 2La rupture philosophique introduite par Freud La formulation du concept d'inconscient est dĂ©cisive pour la pensĂ©e philosophique du sujet. En effet, ce concept introduit l'idĂ©e que l'homme n'est pas transparent Ă  lui-mĂȘme. L'idĂ©e d'un homme gouvernĂ© par son inconscient psychique s'oppose Ă  l'idĂ©e d'une suprĂ©matie de la conscience. En introduisant la vision d'un sujet dĂ©centrĂ© par rapport Ă  lui-mĂȘme Ă  cause de ses pulsions inconscientes, Freud fait de la conscience une partie infime du psychisme humain. Le moi n'est pas maĂźtre dans sa propre de psychanalyse appliquĂ©e, trad. Marie Bonaparte et E. Marty, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. Les Essais » n° 61, 1952Freud introduit une vraie rĂ©volution en s'attaquant Ă  la vision classique du sujet conçu comme entiĂšrement conscient de lui-mĂȘme, capable d'une totale maĂźtrise de ses passions. C'est pourquoi Freud affirme que la thĂ©orie de l'inconscient est la troisiĂšme des trois grandes blessures narcissiques » de l'humanitĂ©. La premiĂšre a Ă©tĂ© introduite par Nicolas Copernic, qui a mis en Ă©vidence que la Terre n'Ă©tait pas le centre de l'Univers. La seconde a Ă©tĂ© introduite par Charles Darwin qui a dĂ©montrĂ© que l'homme n'Ă©tait pas le centre de la crĂ©ation. Finalement, Freud et la psychanalyse introduisent l'idĂ©e que l'homme n'est pas maĂźtre de sa propre conscience. BLe concept d'inconscient freudien 1La structure de l'appareil psychique L'inconscient freudien comprend d'abord tout ce Ă  quoi le sujet ne pense pas. Par exemple, le sujet a sans cesse des automatismes, dans les gestes, les pensĂ©es et les paroles. Qu'une chose se passe dans ton Ăąme ou que tu en sois de plus averti, voilĂ  qui n'est pas la mĂȘme de psychanalyse appliquĂ©e, trad. Marie Bonaparte et E. Marty, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. Les Essais » n° 61, 1952Ce n'est pas parce que le sujet ne perçoit pas ce qui se passe en lui que des choses n'existent pas Ă  l'intĂ©rieur de lui. La dĂ©finition freudienne de l'inconscient n'inclut pas uniquement ces choses auxquelles le sujet ne pense pas. Pour lui, l'inconscient comprend aussi des pensĂ©es refoulĂ©es par l'esprit, non pas de maniĂšre volontaire, mais spontanĂ©e. L'inconscient, au sens freudien, est le produit du refoulement. Il s'agit en fait de dĂ©sirs et de pulsions refoulĂ©s dans l'inconscient en raison de leur incompatibilitĂ© avec les exigences morales et sociales intĂ©riorisĂ©es par le rendre plus claire sa conception du psychisme humain, Freud propose une premiĂšre division de l'appareil psychique, qu'il dĂ©crit comme une maison Ă  trois Ă©tages Le conscient est ce qui permet l'adaptation du sujet au rĂ©el. Le prĂ©conscient regroupe tout ce dont le sujet n'a momentanĂ©ment pas conscience, bien qu'il puisse l'exprimer par le langage. Par exemple, un patient de Freud dĂ©clare j'ai rĂȘvĂ© d'une femme plus ĂągĂ©e, mais ce n'est pas ma mĂšre ». Dans cet exemple, le patient parle rĂ©ellement de sa mĂšre, mais dĂ©niant » cette interprĂ©tation, qui est juste. Il ne reconnaĂźt que ce que sa conscience accepte. Le langage sert donc Ă  la fois Ă  parler de l'inconscient et Ă  le censurer en conformitĂ© avec la morale de la conscience. L'inconscient, qui reprĂ©sente la plus grande part de l'appareil psychique, regroupe l'ensemble des dĂ©sirs qui cherchent Ă  rejoindre le prĂ©conscient mais qui sont refoulĂ©s, sous l'effet d'une censure morale interne au sujet. À partir des rĂ©sultats de ses nouveaux travaux, Freud propose bientĂŽt une nouvelle division de l'appareil psychique Le ça » est le rĂ©seau dĂ©sordonnĂ© et inconscient des pulsions, entiĂšrement rĂ©gi par le principe de plaisir. Le surmoi » est l'instance morale, Ă©galement inconsciente, qui regroupe les normes sociales et familiales intĂ©riorisĂ©es par le sujet. Le Moi » qui reprĂ©sente la plus petite part de l'appareil psychique est un mĂ©diateur, qui cherche Ă  concilier les pulsions du ça » avec les interdits du surmoi ». De cette instance dĂ©pend l'Ă©quilibre psychique de la personne. Les divisions de l'appareil psychique humain d'aprĂšs Freud Refoulement Le refoulement est un mĂ©canisme psychique de dĂ©fense consistant Ă  mettre Ă  distance, Ă  relĂ©guer dans l'inconscient, un souvenir, un dĂ©sir, une Ă©motion qui entre en conflit avec la conscience. Le refoulement est un mĂ©canisme inconscient le sujet conscient ne sait pas qu'il refoule une pensĂ©e, celle-ci lui est donc inaccessible en dehors des diverses manifestations de son inconscient. 2Les manifestations de l'inconscient Le concept d'inconscient est au dĂ©part forgĂ© afin de guĂ©rir des patients atteints d'importants troubles du comportement les handicapant dans leur vie quotidienne. Mais finalement, la structure de l'appareil psychique mise en Ă©vidence par Freud concerne tous les ĂȘtres humains. Ainsi, les pulsions inconscientes sont actives et tentent en permanence de se satisfaire chez nous se manifestent sous des formes dĂ©guisĂ©es, afin de tromper la vigilance de la conscience. Les actes manquĂ©s erreurs, oublis, lapsus, les rĂȘves, ainsi que certains symptĂŽmes pathologiques tels que les phobies ou troubles de la parole, sont autant de manifestations de l'inconscient. Freud recense d'ailleurs ces manifestations dans son ouvrage Psychopathologie de la vie ces diffĂ©rentes manifestations de l'inconscient, les rĂȘves jouent un rĂŽle majeur remplis de symboles qui doivent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s, leur analyse constitue pour Freud la voie d'accĂšs royale Ă  l'inconscient ». Pour la psychanalyse, le rĂȘve est en effet la rĂ©alisation imaginaire de dĂ©sirs refoulĂ©s, et il doit ĂȘtre analysĂ© en fonction de son double contenu Le contenu manifeste » C'est le rĂ©cit que l'on peut faire consciemment d'un rĂȘve. Le contenu latent » C'est la signification rĂ©elle du rĂȘve du point de vue de l'inconscient. L'interprĂ©tation du rĂȘve consiste, Ă  partir du contenu manifeste, Ă  essayer de remonter au contenu latent. L'interprĂ©tation des rĂȘves est une activitĂ© trĂšs difficile, dans la mesure oĂč les significations dĂ©pendent de chaque individu, de son histoire et de ses dĂ©sirs. C'est la raison pour laquelle il n'existe pas une mĂ©thode valant absolument pour expliquer les rĂȘves le rĂȘve ne peut se comprendre que rapportĂ© par celui qui l'a fait et interprĂ©tĂ© selon son histoire personnelle. 3L'appropriation par le sujet de son inconscient L'hypothĂšse de l'inconscient semble donc mettre en Ă©vidence le fait que l'homme n'est pas entiĂšrement maĂźtre de lui-mĂȘme, de ses pensĂ©es et de ses actions. NĂ©anmoins, cette rĂ©duction du pouvoir qu'il a sur lui-mĂȘme ne doit pas ĂȘtre pensĂ©e comme une fatalitĂ© l'inconscient et ses manifestations peuvent aussi faire l'objet d'une appropriation par le sujet. C'est l'enjeu de la cure psychanalytique lorsqu'un patient entame un travail sur lui-mĂȘme avec un psychanalyste, les manifestations de son inconscient sont Ă©tudiĂ©es, en mĂȘme temps que le passĂ© de l'individu. LĂ  oĂč Ă©tait le Ça, le Moi doit confĂ©rences sur la psychanalyse, trad. Anne Berman, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. IdĂ©es » n° 247 1971, 1936Le but de la cure psychanalytique, pour le patient, est d'ĂȘtre Ă  nouveau capable de vivre normalement, en faisant advenir Ă  la conscience les mĂ©canismes inconscients qui jouent comme autant de blocages. La cure psychanalytique a pour but, grĂące Ă  un travail sur les diverses manifestations de l'inconscient d'un patient Ă©clairĂ© par son histoire personnelle, d'aider celui-ci Ă  vaincre ses troubles du comportement. Cette cure repose largement sur l'usage de la parole, et notamment sur la libre association d'idĂ©es. Il s'agit pour le sujet de conquĂ©rir un pouvoir sur cette partie de son psychisme qui lui Ă  la cure psychanalytique, Freud Ă©voque aussi le mĂ©canisme de sublimation, mĂ©canisme par lequel un individu parvient Ă  exprimer positivement ses pulsions, empĂȘchant ainsi qu'elles soient Ă  l'origine de pathologies. C'est en particulier ce qui se passe dans l'exercice d'activitĂ©s telles que l'art, la littĂ©rature ou bien encore la recherche scientifique. IIILes critiques adressĂ©es au concept d'inconscient ALe concept d'inconscient n'est pas scientifique Tout d'abord, le caractĂšre scientifique de la thĂ©orie de Freud a Ă©tĂ© remis en Freud, la psychanalyse constitue une science Ă  part entiĂšre elle est supposĂ©e avoir le mĂȘme degrĂ© de scientificitĂ© que les autres sciences de la nature. Elle s'appuie cependant sur la biologie, dont Freud, mĂ©decin, va jusqu'Ă  Ă©crire qu'elle englobera un jour la psychanalyse. Cette approche n'est pas celle de la trĂšs grande majoritĂ© des psychanalystes, qui pensent que la psychanalyse, sans ĂȘtre exactement une science, est pourtant autonome. La psychanalyse est une pratique liĂ©e Ă  la parole et non, comme la biologie et la mĂ©decine, au les observations et analyses des cas cliniques viennent-elles selon lui prouver son hypothĂšse de l'existence de l'inconscient. C'est justement ce critĂšre de scientificitĂ© de la psychanalyse que le philosophe des sciences Karl Popper remet en effet, selon lui, une thĂ©orie n'est scientifique que s'il est possible d'Ă©noncer les conditions dans lesquelles elle serait fausse c'est le critĂšre de falsifiabilitĂ©. Autrement dit, une thĂ©orie n'est scientifique que dans la mesure oĂč l'observation ou l'expĂ©rience peuvent thĂ©oriquement la rĂ©futer. Or, il est impossible de tester expĂ©rimentalement la psychanalyse, oĂč tout semble ĂȘtre interprĂ©tation, Ă  commencer par le rĂȘve que Freud considĂšre comme la voie royale d'accĂšs Ă  l'inconscient ».Aucun type d'expĂ©rience ne permet de penser une rĂ©futation possible de l'interprĂ©tation, qui est ainsi trop vraie pour ĂȘtre scientifique » d'aprĂšs le critĂšre de Popper. Conjectures et rĂ©futations la croissance du savoir scientifique, Conjectures and refutations trad. Michelle-IrĂšne B. de Launay, Marc Buhot de Launay, Paris, Ă©d. Payot, coll. BibliothĂšque scientifique » 2006Popper ne rejette donc pas la psychanalyse en tant que telle, puisqu'il reconnaĂźt sa forte valeur explicative des comportements humains. NĂ©anmoins, il refuse qu'on lui octroie le statut de science en raison de son caractĂšre non falsifiable. BLe concept d'inconscient n'est pas moral La contestation la plus directe des thĂ©ories de l'inconscient de Freud vient probablement du philosophe Alain. En effet, Alain adresse deux reproches majeurs Ă  la thĂ©orie de l'inconscient, et notamment aux dĂ©rives auxquelles donne lieu cette thĂ©orie. D'une part, pour lui, il semble absurde d'affirmer l'existence de pensĂ©es auxquelles on ne pense pas toute pensĂ©e requiert un sujet qui les pense. De ce point de vue, l'inconscient est une invention, Ă  la maniĂšre d'un personnage mythique. D'autre part, Alain souligne que dire du sujet qu'il n'est pas la source de ses pensĂ©es, qu'un autre pense en lui l'inconscient, c'est lui ĂŽter toute responsabilitĂ© quant Ă  ses actes. C'est ce qui, pour Alain, est inacceptable. ÉlĂ©ments de philosophie, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. Folio essais » 1990Accepter l'hypothĂšse de l'inconscient, compris comme l'existence dans un sujet d'une instance qui lui est Ă©trangĂšre et prend des dĂ©cisions Ă  sa place, constitue une faute morale. En effet, cela revient Ă  se dĂ©gager de la responsabilitĂ© de ses actions et de ses pensĂ©es. Jean-Paul Sartre reprendra cette critique morale de l'inconscient tout en la radicalisant. Pour comprendre cette critique, il faut prendre en compte l'idĂ©e majeure de Sartre selon laquelle l'homme est condamnĂ© Ă  ĂȘtre Sartre, ce qui dĂ©finit l'homme, c'est d'abord le fait d'exister. Il n'y a donc pas d'autre nature humaine que le fait d'exister et de pouvoir librement choisir sa vie. L'existence est donc premiĂšre par rapport Ă  l'essence, c'est-Ă -dire Ă  la nature de l'homme, qui n'est que le rĂ©sultat de ce qu'il fait de sa vie. De ce point de vue, la libertĂ© humaine est totale et inaliĂ©nable, mais elle comprend des consĂ©quences inĂ©vitables, Ă  commencer par la en raison de cette entiĂšre libertĂ© de l'homme que l'hypothĂšse d'un inconscient psychique ne peut ĂȘtre acceptĂ©e par certains philosophes l'homme ne se dĂ©finit pas par son essence ni par un inconscient ni par des dĂ©terminismes ni par un destin ou une volontĂ© divine, mais uniquement par son existence. L'homme est responsable de chacun de ses actes et de chacune de ses pensĂ©es il ne peut pas invoquer, Ă  titre d'excuse, un inconscient qui dĂ©ciderait Ă  sa place. Affirmer l'existence de l'inconscient revient Ă  faire preuve de ce que Sartre nomme mauvaise foi », car cela permet de se dĂ©douaner de sa responsabilitĂ© morale. L'individu qui invoque l'inconscient tente ainsi de se cacher derriĂšre autre chose, afin de ne pas assumer les consĂ©quences de ses choix.
Savoir c’est savoir qu’on sait, disait Alain. Disons plutĂŽt : tout savoir est conscience de savoir. SARTRE, L’ĂȘtre et le nĂ©ant, I, 2, 1, p.88. Questions : Quelle contradiction Sarte relĂšve-t-il dans la notion d’inconscient ? Pourquoi la thĂ©orie psychanalytique n’est-elle pas acceptable d’un point de vue existentialiste ?
L'analyse du professeur La psychanalyse freudienne est cĂ©lĂšbre pour avoir construit l’hypothĂšse de l’inconscient, et mis ainsi au jour un systĂšme thĂ©orique limitant le pouvoir que l’individu conscient prĂ©tend avoir sur ses actions. Souvent dĂ©criĂ©, ce systĂšme thĂ©orique ne se veut pourtant pas un systĂšme absolu, qui passerait implicitement, mais fermement, de l’hypothĂšse Ă  la certitude. Tout au contraire, Freud montre que l’inconscient est une hypothĂšse qui permet Ă  la fois de mieux analyser l’action de l’homme, et de fournir Ă  chacun les outils pour s’affranchir des dĂ©terminismes psychiques qui pĂšsent sur la rĂ©alisation des actes. Une tension caractĂ©rise toutefois le jeu de ces deux atouts de l’analyse de Freud. D’une part, comme explication thĂ©orique, l’hypothĂšse de l’inconscient affirme clairement que le moi conscient n’est pas maĂźtre dans sa propre maison, et risque d’ĂȘtre le jouet de la tyrannie d’un autre lui-mĂȘme inconscient. Mais d’autre part, la possibilitĂ© de la thĂ©rapie psychologique semble indiquer la possibilitĂ© de ne pas accepter le dĂ©terminisme inconscient, et de s’en libĂ©rer. L’idĂ©e d’inconscient exclut-elle celle de libertĂ© ? InterprĂ©tĂ©e de façon littĂ©rale, cette question semble appeler une rĂ©ponse Ă©vidente si l’idĂ©e d’inconscient a une quelconque rĂ©alitĂ©, elle implique nĂ©cessairement l’exclusion de la libertĂ©, puisque l’homme est le jouet d’une force occulte qu’il ne peut apprĂ©hender consciemment. La question semble toutefois plus complexe, dans la mesure oĂč les deux idĂ©es ne sont pas nĂ©cessairement antithĂ©tiques, si tant est qu’elle ne soient pas affirmĂ©es ensemble. Autrement dit, l’idĂ©e d’inconscient pour pousser un homme Ă  rĂ©affirmer sa libertĂ© effective. DĂšs lors, le problĂšme qui se pose est celui de savoir dans quelle mesure l’idĂ©e d’inconscient peut ĂȘtre Ă  l’origine d’une prise conscience, et d’une action contre les effets de l’inconscient. Nous chercherons tout d’abord Ă  montrer que l’idĂ©e d’inconscient semble par dĂ©finition s’opposer Ă  celle de libertĂ©, dans la mesure oĂč le fait de rĂ©aliser la prĂ©sence de l’inconscient en soi impliquerait la nĂ©gation de son pouvoir de libertĂ© I. Ce constat nous engagera toutefois Ă  rĂ©flĂ©chir aux possibilitĂ©s thĂ©rapeutiques qui s’offre alors Ă  celui qui prend conscience de son inconscient. Nous nous attacherons ainsi Ă  montrer que la libertĂ© passe par une prise en compte du poids de l’inconscient dans l’affirmation de la responsabilitĂ© II. ...
Linconscient n'est-il qu'une conscience obscurcie ? Sujet 3618 L'inconscient parle en nous. Que faut-il penser de cette expression ? Sujet 103549 L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ? Sujet 382 L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ? Sujet 5957 L'inconscient permet-il, autant que la conscience, de définir
François ROUSTANG 1923-2016Hypnos en grec signifie sommeil. De quel sommeil s’agirait-il lorsque l’état d’hypnose est rĂ©alisĂ© ? De la mise en veilleuse de la conscience claire et distincte que l’on peut nommer aussi conscience consciente ou esprit conscient au profit de l’éveil d’une conscience conscience est dite consciente conscious awareness dans la mesure oĂč elle est restreinte, car elle ne peut porter son attention qu’à un nombre limitĂ© d’ conscience est dite inconsciente unconscious awareness dans la mesure oĂč elle supporte la totalitĂ© des souvenirs, des perceptions des sens externes et internes, des rĂ©sultats et des possibilitĂ©s d’apprentissage. Ces Ă©lĂ©ments sont trop nombreux – ils sont infinis – pour ĂȘtre distinguĂ©s par la conscience consciente elle s’en trouve donc conscience inconsciente qui supporte ce grand nombre peut ĂȘtre identifiĂ©e Ă  la totalitĂ© de la personne incarnĂ©e, donc au corps vivant en tant qu’il est esprit. Cette conscience inconsciente pourrait tout aussi bien ĂȘtre appelĂ©e vigilance vigilance restreinte et vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e, il existe tous les degrĂ©s possibles de vigilance. Ce qui pourrait faire comprendre que l’on dĂ©finisse l’hypnose comme un Ă©tat modifiĂ© de conscience. Encore faudrait-il souligner qu’il ne s’agit plus de la conscience proprement dite Ă  laquelle se rĂ©fĂšre le sens de l’hypnose est le passage de la vigilance restreinte Ă  la vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Ce passage qui est toujours le fruit d’un accord ou d’une dĂ©cision du patient, est favorisĂ© par diverses techniques fixation du regard, attention portĂ©e aux diffĂ©rentes parties du corps, confusion, etc. et par l’état de vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans lequel se trouve le thĂ©rapeute. C’est par ces techniques et par cet Ă©tat que le thĂ©rapeute peut ĂȘtre dit user de suggestion. Le pouvoir du thĂ©rapeute a donc pour fondation la largeur et l’intensitĂ© de sa veille gĂ©nĂ©ralisĂ©e. LĂ  oĂč les modifications opĂ©rĂ©es par l’exercice de l’hypnose peuvent ĂȘtre comprises comme la transformation de la rigiditĂ© des habitudes, enregistrĂ©es par l’esprit conscient, en souplesse et fluiditĂ© grĂące Ă  l’expĂ©rience de la complexitĂ© et de la force de la vigilance inconscient met Ă  la disposition du patient les nouvelles possibilitĂ©s et capacitĂ©s qui vont lui permettre de cette perspective, il est facile d’admettre que l’hypnose puisse ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme mĂ©dicale. Elle est en effet capable de guĂ©rir certains troubles ou comportements nocifs contrĂŽle de la douleur, addictions, difficultĂ©s alimentaires, dysfonctionnements psychiques ou psycho-somatiques. Quelqu’un, par exemple, voudrait bien ne plus fumer. Son passage par la vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e lui permettra d’une part de mesurer et d’approfondir le degrĂ© de sa dĂ©termination, d’autre part de prendre appui sur des forces et des intĂ©rĂȘts nouveaux qu’il ne soupçonnait pas et qui rendent dĂ©risoire en comparaison le plaisir de la cigarette. L’hypnose guĂ©rit alors parce que, modifiant le contexte d’une habitude, elle en dĂ©truit le est aussi mĂ©dicale, au sens traditionnel du terme, car elle est une maniĂšre privilĂ©giĂ©e de dĂ©velopper certains aspects de cette pratique la prĂ©sence du mĂ©decin, son attention au patient, l’échange entre patient et mĂ©decin. On sait que ces traits constituent le premier remĂšde et rendent possible l’efficacitĂ© des autres lire Ă©galement Il suffit d’un geste » de François Roustang, Editions Odile Jacob, L’Hypnose MĂ©dicale » 2003 sous la direction du Dr J-Marc Benhaiem, Editions Med-Line L’Hypnose aujourd’hui » 2005 sous la direction du Dr J-Marc Benhaiem, Editions In-Press Oubliez le tabac! » 2005 du Dr J-Marc Benhaiem, Editions Albin Michel L’Hypnose qui soigne » 2006 du Dr J-Marc Benhaiem, Editions Josette Lyon Savoir attendre » 2006 de François Roustang, Editions Odile Jacob Enfin je maigris » 2008 du Dr J-Marc Benhaiem, Editiond Albin Michel Le secret de Socrate » 2009 de François Roustang, Editions Odile Jacob L’Hypnose ou les portes de la guĂ©rison » 2012 du Dr J-Marc Benhaiem Le guide de l’Hypnose » 2015 sous la direction du Dr J-Marc Benhaiem, Editions In-Press Zen et Hypnose » 2016 du Dr J-Marc Benhaiem, photos Harry Benhaiem, Editions de La MartiniĂšre Hypnose-toi Toi-MĂȘme! » 2019 du Dr J-Marc Benhaiem, Editions Flammarion ArrĂȘter de fumer sans se prendre la tĂȘte» 2021 coffret CD du Dr J-Marc Benhaiem, Editions First
Linconscient . Les enjeux de la notion – une premiĂšre dĂ©finition . Si l’on affirme qu’il y a en nous des dĂ©sirs, des impulsions, des mĂ©canismes qui nous sont inconnus et inaccessibles car fondamentalement Ă©trangers Ă  notre conscience, alors c’est le projet mĂȘme des philosophies de la conscience qui se trouve profondĂ©ment remis en question. Car le prĂ©supposĂ© fondamental
RĂ©sumĂ©s Le plan de Catholicisme une gageure ? Sans majorer la difficultĂ©, la lecture de plusieurs travaux sur l’Ɠuvre inaugurale d’Henri de Lubac montre qu’il n’est pas aisĂ© d’en saisir toute la signification. Son auteur tĂ©moigne lui-mĂȘme d’un flottement apparent dans la maniĂšre d’évoquer les trois caractĂšres du dogme chrĂ©tien social, historique et personnel. En s’appuyant sur des publications postĂ©rieures du jĂ©suite, cette Ă©tude propose une nouvelle maniĂšre de rendre compte de l’agencement tripartite de l’ouvrage. Il s’agit, par lĂ , d’honorer la place essentielle accordĂ©e Ă  la question de l’unitĂ© ainsi que de repĂ©rer les fondations principales pour une intelligence du christianisme. The plan of Catholicism a challenge? Without exaggerating the difficulty, the study of several works devoted to Henri de Lubac’s inaugural work show that it is not easy to grasp all of its meaning. Its author avows himself to some apparent hesitations in the way of presenting the three dimensions of the Christian dogma social, historical and personal. Based on the Jesuit’s later works, this article proposes a new way of accounting for the tripartite structure of this work. The idea is to honour the essential place accorded to the question of unity, as well as to identify the principal foundations for the understanding of de page EntrĂ©es d'index Haut de page DĂ©dicaceAu PĂšre Georges Chantraine, 1932-2010 Texte intĂ©gral 1 von Balthasar, Catholique, coll. Communio, Paris, Fayard, 1976, p. III. Autre exemple M ... 2 Les actes du colloque sont rassemblĂ©s dans Henri de Lubac l’Église dans l’histoire », Communio ... 1La vaste Ɠuvre thĂ©ologique du PĂšre Henri de Lubac 1896-1991 a trouvĂ© dans Catholicisme 1938 un porche inaugural majeur. Cette premiĂšre publication, pour beaucoup, fut accueillie avec enthousiasme. Balthasar, par exemple, la reçut comme signe d’une percĂ©e pour la pensĂ©e catholique1 ». De nombreuses Ă©tudes se sont ainsi attardĂ©es sur ces pages elles permettent de comprendre plusieurs caractĂ©ristiques du mouvement thĂ©ologique du xxe siĂšcle. D’une certaine maniĂšre, nous pourrions donc dire que c’est un livre connu. Le 70e anniversaire de sa parution fut d’ailleurs l’occasion d’une journĂ©e d’étude, chaque contribution illustrant le fait que ce livre inaugure en quelque sorte une maniĂšre nouvelle de faire de la thĂ©ologie2 ». 3 L. Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique », Communio 33/ 5 2008, p. 104. 4 É. de Moulins-Beaufort, “À plusieurs un seul corps”. Les dimensions eucharistiques de l’unitĂ© sel ... 2Au cours de cette journĂ©e, Laurent Villemin posait une question cruciale comment tenir ensemble “le caractĂšre Ă  la fois social, historique et intĂ©rieur du christianisme”3 ? » Cette Ă©vocation s’appuie sur la dĂ©signation des trois parties de Catholicisme, telles que son auteur les prĂ©sente. Quoique bien repĂ©rĂ©e, cette triple caractĂ©ristique du dogme chrĂ©tien social, historique et personnel mĂ©rite pourtant de s’y attarder Ă  nouveau. D’une part, en effet, la lecture de commentaires montre que cette articulation n’est pas toujours honorĂ©e. D’autre part, nous croyons qu’elle recĂšle plusieurs principes importants pour l’interprĂ©tation de la thĂ©ologie lubacienne. Car celle-ci tourne essentiellement autour de la question de l’unitĂ©. Éric de Moulins-Beaufort le soulignait rĂ©cemment les travaux du PĂšre de Lubac ont grandement contribuĂ© Ă  remettre l’unitĂ© au premier plan de la conscience chrĂ©tienne ». À tel point que cette perspective essentielle peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le fonds mĂ©taphysique de 
 Catholicisme4 ». En interrogeant le plan de l’ouvrage, nous voudrions donc aider Ă  redĂ©couvrir comment le thĂ©ologien jĂ©suite rend compte du mystĂšre d’unitĂ© vers lequel tend toute l’existence et de quelle maniĂšre l’intelligence peut en rendre compte. 3Nous verrons, dans un premier temps, comment Lubac aborde la question de l’unitĂ©. Nous manierons ainsi certains de ses concepts favoris, dont celui du paradoxe. Ensuite, nous ferons Ă©cho aux difficultĂ©s d’interprĂ©tation de l’architecture de Catholicisme ; son propre auteur invite, peut-ĂȘtre inconsciemment, Ă  ne pas passer trop vite sur cette question. En dernier lieu, nous proposerons un nouvel axe de lecture que la confrontation Ă  d’autres Ă©tudes viendra enrichir. L’enjeu de ces lignes est donc double d’un point de vue factuel, il s’agit de reprendre la question du plan d’un ouvrage essentiel de Lubac. Mais, Ă  travers cela, il s’agit surtout de saisir son approche du mystĂšre de l’unitĂ© tel que le christianisme invite Ă  le vivre. 1. Lubac, thĂ©ologien de l’unitĂ© 4Le choix primordial de notre auteur d’Ɠuvrer au service de l’unitĂ© ne trouve pas toujours Ă©cho chez ses lecteurs. Ce souci constant conduira certains, nĂ©anmoins, Ă  l’impression que les travaux lubaciens masquent souvent les oppositions inhĂ©rentes Ă  notre existence au profit de rapprochements trop hĂątifs. Une telle apprĂ©ciation est pourtant inadaptĂ©e, empĂȘchant de comprendre le terrain sur lequel se situe Lubac et, en consĂ©quence, les outils qu’il se donne pour Ă©chafauder sa rĂ©flexion. 5 J. Maritain, Distinguer pour unir ou les degrĂ©s du savoir, Paris, 1932. 6 H. de Lubac, Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme, ƒuvres complĂštes, t. 7, Paris, Cerf, p. 28 ... 7 H. de Lubac, Augustinisme et thĂ©ologie moderne, ƒuvres complĂštes, t. 13, Paris, Cerf, 2008, p. XXIV ... 5Pour lui, quoique l’expĂ©rience confronte effectivement Ă  de multitudes oppositions, l’unitĂ© demeure toujours premiĂšre unitĂ© du genre humain, notamment ; unitĂ©, dĂšs lors, de tout ce qui est relatif Ă  la personne. D’oĂč le renversement de la formule bien connue de Jacques Maritain Distinguer pour unir5 ». Le conseil est excellent, reconnaĂźt Lubac, mais sur le plan ontologique la formule complĂ©mentaire ne s’impose pas avec moins de force unir pour distinguer6 ». Pour notre auteur, la valorisation des caractĂ©ristiques individuelles ne peut se faire efficacement qu’en fonction d’une harmonie prĂ©alablement dĂ©signĂ©e, qui doit orienter toute l’analyse. On perçoit son approche particuliĂšre dans cette formule distinguer les deux Ă©lĂ©ments pour les unir, les unir pour les distinguer, manifester leur distinction prĂ©cisĂ©ment Ă  l’intĂ©rieur de leur union7 ». 8 Parmi les trĂšs nombreux travaux sur le paradoxe lubacien, on peut se rĂ©fĂ©rer Ă  V. Franco Gomes, Le ... 6Cette interprĂ©tation du mystĂšre de l’ĂȘtre trouve dans le paradoxe l’outil rĂ©flexif le plus adĂ©quat. À cause de la fonction qu’il lui attribue, il est impossible de passer Ă  cĂŽtĂ© de cet aspect de la pensĂ©e du jĂ©suite8. Le paradoxe est le schĂšme permettant de situer les oppositions Ă  l’intĂ©rieur d’une rĂ©alitĂ© unifiĂ©e qui intĂšgre leur valeur singuliĂšre. Le rapport entre ancienne et nouvelle Alliance est l’exemple par excellence de cette logique paradoxale la RĂ©vĂ©lation est unique et profondĂ©ment unifiĂ©e ; mais elle se dĂ©ploie Ă  travers deux lois qui, d’un point de vue formel, s’opposent. Un passage d’ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale aidera Ă  apprĂ©cier cette orientation fondatrice 9 H. de Lubac, ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale. Les quatre sens de l’Écriture, t. 1, coll. ThĂ©ologie, 41, Paris, ... Un tel accord [entre les deux Testaments] est quelque chose d’unique, dont aucun exemple ne rendrait exactement compte, quoique le vocabulaire dans lequel on le dĂ©finit soit empruntĂ© Ă  la musique et qu’il en reçoive certains Ă©claircissements. Ce n’est pas l’accord d’un simple parallĂ©lisme, ni d’une simple hiĂ©rarchie, mais d’une vĂ©ritable unitĂ©. Mais une telle unitĂ© n’est pas davantage confusion. Il s’agit de consonance, c’est-Ă -dire d’une harmonie rĂ©alisĂ©e par convergence entre choses d’abord dissemblables et reconnues telles ; d’une paix merveilleuse, Ă©tablie Ă  la suite d’une guerre au moins apparente ; d’une symphonie, vocum disparium inter se dulcis concetus. Il s’agit, entre les deux parties du Livre, d’une co-aption rigoureuse ; d’un agencement organique et d’une correspondance sans dĂ©faut9. 10 H. de Lubac, Paradoxes, ƒuvres complĂštes, t. 31, Paris, Cerf, 1999, p. 71-72. Rappelons cette sĂ©rie ... 11 H. de Lubac, Surnaturel. Études historiques, Paris, Lethielleux – 2010, p. 484. 7Tout au long de ses travaux, Lubac rendra compte de nombreuses antinomies dont les deux Testaments sont un archĂ©type. Le paradoxe, Ă©crivait-il, est partout dans le rĂ©el, avant d’ĂȘtre dans la pensĂ©e. Il y est partout Ă  demeure. Il y renaĂźt toujours. L’univers lui-mĂȘme, notre univers en devenir, est paradoxal10 ». Il est bien des cas, dĂšs lors, oĂč le paradoxe est signe nĂ©cessaire de vĂ©ritĂ©11 ». Cependant, pour que cette vĂ©ritĂ© soit pleinement honorĂ©e, il faut intĂ©grer le paradoxe dans un cadre conceptuel plus large encore. À notre connaissance, notre auteur ne dĂ©finit jamais ce passage explicitement ; la prise en compte de l’ensemble de son Ɠuvre y conduit pourtant nĂ©cessairement. 8À l’intĂ©rieur d’une unitĂ© ontologique, l’opposition paradoxale s’éclaircit grĂące Ă  un autre principe d’intelligence du rĂ©el la corrĂ©lation radicale ». Cette expression se rĂ©fĂšre au jeu d’opposition caractĂ©ristique du paradoxe. Mais celui-ci est prolongĂ© ; car l’idĂ©e de corrĂ©lation souligne plus spĂ©cifiquement l’intĂ©rioritĂ© mutuelle des rĂ©alitĂ©s opposĂ©es, aucune d’entre elles ne pouvant se dĂ©finir isolĂ©ment. Lubac le repĂšre Ă  propos de la vie de l’Église 12 H. de Lubac, Les Églises particuliĂšres dans l’Église universelle, Paris, Aubier-Montaigne, 1971, p. ... Puisqu’il y a intĂ©rioritĂ© ou inclusion mutuelle, il y a corrĂ©lation radicale, si bien qu’il ne suffirait pas de dire que les Églises particuliĂšres ont Ă  ĂȘtre insĂ©rĂ©es dans l’Église universelle elles le sont par leur existence mĂȘme. Aussi l’Église universelle n’est-elle point une d’une unitĂ© fĂ©dĂ©rative » 
 elle est l’épouse du Christ. Son unitĂ© est organique et mystique »12. 13 H. de Lubac, MĂ©moire sur l’occasion de mes Ă©crits, ƒuvres complĂštes, t. 33, Paris, Cerf, 2006, p. 1 ... 14 Dans sa thĂšse, Bertrand Dumas a mis en avant l’indispensable fonction de l’intelligence des Écritur ... 15 Bien des exemples de cette logique pourraient ĂȘtre relevĂ©s dans les travaux lubaciens, notamment se ... 9Quoiqu’on trouve plusieurs anticipations de l’idĂ©e de corrĂ©lation, il faudra attendre 1971 pour qu’une courte Ă©tude ecclĂ©siologique en rĂ©vĂšle l’importance. Catholicisme et Les Églises particuliĂšres dans l’Église universelle, de ce fait, fonctionnent en systĂšme le premier expose le principe d’unitĂ© propre au christianisme ; le second en montre une rĂ©alisation concrĂšte. Par la rĂ©daction de ce dernier, avouera son auteur, j’abordais pour la premiĂšre fois directement le terrain des institutions13 ». En s’immisçant Ă  l’intĂ©rieur de la vie de l’Église, un aspect significatif de son mode d’existence apparaĂźt ainsi. Sur ce terrain nouveau, le principe du paradoxe prend alors une nouvelle dimension ; il ne s’agit pas d’interprĂ©ter le rĂ©el Ă  travers la seule confrontation d’élĂ©ments antagonistes la fĂ©conditĂ© de cette opposition est Ă  prĂ©sent mĂ©diatisĂ©e par un troisiĂšme terme qui assure leur mutuelle rencontre14. Tout comme l’articulation entre les Églises particuliĂšres et l’Église universelle requiert le service d’un centre », l’Église de Rome, chaque paradoxe suppose une entitĂ© concrĂšte Ă  l’intĂ©rieur de laquelle peuvent se rencontrer les Ă©lĂ©ments antagonistes15. 16 G. Chantraine, La “corrĂ©lation radicale” des Églises particuliĂšres et de l’Église universelle che ... 17 G. Chantraine – Lemaire., Henri de Lubac, t. 4 Concile et aprĂšs-Concile 1960-1991, coll. ... 10Il y aurait Ă©videmment bien plus Ă  dire sur cette logique, dont Georges Chantraine dira qu’ Henri de Lubac s’[y] rĂ©fĂšre du dĂ©but Ă  la fin de son Ɠuvre16 ». En effet, elle n’a quasiment jamais Ă©tĂ© prise en compte nul, Ă  notre connaissance, Ă©crivait encore Chantraine, n’a rĂ©flĂ©chi sur la “corrĂ©lation radicale” entre Églises particuliĂšres et Église universelle17 ». Dans le cadre de cet article, nous pouvons nous en tenir Ă  relever ces deux points d’une part, le principe du paradoxe est entiĂšrement relatif Ă  une vision unifiĂ©e de la rĂ©alitĂ© ; d’autre part, la fĂ©conditĂ© du paradoxe lubacien se dĂ©ploie, dans le cadre de la corrĂ©lation radicale, au moyen d’un pĂŽle central indispensable. Nous allons voir, Ă  prĂ©sent, que cette logique est nĂ©cessaire pour interprĂ©ter la perspective d’ensemble de Catholicisme. 2. Comment interprĂ©ter Catholicisme ? 18 Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique
 », p. 104. Cette lecture, trop rapide, conduit Ă  une reprise ... 11Si la question de Laurent Villemin relevĂ©e plus tĂŽt dĂ©signait le cƓur de notre recherche, une autre de ses rĂ©flexions va indiquer un lieu de difficultĂ© significatif. Pour lui, l’ antinomie » entre personne » et sociĂ©tĂ© » ne fut 
 jamais [Ă©levĂ©e] au rang de paradoxe18 ». Cette remarque pourra surprendre elle invite Ă  s’intĂ©resser de prĂšs au vocabulaire de Lubac et Ă  la logique fondamentale ainsi traduite. Ceci Ă©tant, nous verrons que le jĂ©suite n’est lui-mĂȘme pas toujours trĂšs explicite. a. L’apparent morcellement du travail lubacien 19 Lettre de Lubac Ă  G. Fessard, du 23 mars 1938. CitĂ©e par J. Stern, PrĂ©sentation » Ă  H. de Lubac, ... 20 Catholicisme met au jour des suspicions dĂ©jĂ  anciennes Ă  l’endroit de son auteur. DĂšs le temps du s ... 12 Mon bouquin ne vaudra pas grand-chose, et je ne m’y suis guĂšre intĂ©ressĂ© que mĂ©diocrement. Si les circonstances s’y prĂȘtaient, j’aimerais me mettre, dans quelques mois, Ă  quelque travail plus sĂ©rieux19 ». Tel Ă©tait le jugement posĂ© par Lubac sur sa premiĂšre publication en replaçant ces mots dans leur contexte, on peut comprendre la distance du jĂ©suite par rapport Ă  son propre travail20. 21 H. de Lubac, MĂ©moire
, p. 25. 22 J. Stern, PrĂ©sentation » Ă  H. de Lubac, Catholicisme
, p. II. 13Pour autant, cette rĂ©serve trouvera un Ă©cho bien plus tard mon premier livre fut Catholicisme 1938. Il est fait de piĂšces et de morceaux, d’abord indĂ©pendants, cousus tant bien que mal en trois parties, sans aucun plan prĂ©conçu21 ». Peu de commentaires reprennent cette ouverture du deuxiĂšme chapitre du MĂ©moire 1989, tĂ©moignage souvent balayĂ© pour mettre en valeur l’humilitĂ© de son auteur, quand ce n’est pas son humour. C’est lĂ  une boutade », Ă©crit le PĂšre Stern22. Mais le recoupement entre le jugement des annĂ©es quarante et celui des annĂ©es quatre-vingts ne saurait ĂȘtre trop vite traitĂ©. D’un bout Ă  l’autre de la chaĂźne, nous rencontrons plutĂŽt une mĂȘme rĂ©serve qui devrait interpeller. 23 Congar, Sainte Église. Études et approches ecclĂ©siologiques, coll. Unam Sanctam, 41, Paris, ... 24 Wagner, Henri de Lubac, coll. Initiations aux thĂ©ologiens, Paris, Cerf, 2007, p. 154. 14Le PĂšre Congar, Ă  cet Ă©gard, n’avait-il pas raison d’indiquer que, Ă  parcourir le volume, on peut avoir l’impression d’un certain manque d’unitĂ© »23 ? Jean-Pierre Wagner, Ă  son tour, fera remarquer que l’argumentation thĂ©ologique de Catholicisme est complexe, les thĂšmes abordĂ©s Ă©tant trĂšs nombreux24 ». 25 Lubac, MĂ©moire
, p. 25-26. 15ReconnaĂźtre l’indĂ©niable valeur de l’ouvrage, en rĂ©alitĂ©, ne devrait pas ignorer la difficultĂ© d’interprĂ©tation de l’ensemble. Au reste, Lubac encourage une telle analyse Catholicisme rĂ©pondait sans doute “à l’air du temps”. Emmanuel Mounier aimait y trouver une base doctrinale pour sa “rĂ©volution personnaliste et communautaire” beaucoup, depuis lors, ont bien oubliĂ© la premiĂšre des deux Ă©pithĂštes !. Aussi l’ouvrage a-t-il Ă©tĂ© souvent citĂ©. Mais souvent on s’en est tenu Ă  sa premiĂšre partie, ce qui a pu contribuer Ă  en fausser la signification25 ». Ce livre a donc une signification ; son organisation tripartite, pour involontaire qu’elle fĂ»t, devrait en rendre compte. Il y a donc lieu de s’attarder au mouvement interne de cette Ɠuvre. Nous le ferons, dans un premier temps, en mesurant les hĂ©sitations dont plusieurs commentaires conservent la trace. b. Les limites d’une interprĂ©tation spatiale » de Catholicisme 26 Reprenons ce passage-clĂ© dans sa totalitĂ© Le dilemme [de l’unitĂ©] ne peut ĂȘtre complĂštement sur ... 16Bien des prĂ©sentations de l’ouvrage montreront que l’insatisfaction du jĂ©suite Ă©tait autant prophĂ©tique que rĂ©trospectif Catholicisme se dĂ©robe aisĂ©ment Ă  une saisie d’ensemble. Comme si l’ aperception rĂ©elle » recommandĂ©e au terme de l’ouvrage, pour saisi[r] d’un seul regard 
 le lien du personnel et de l’universel », trouvait dans l’agencement global de son travail une illustration singuliĂšre. Et pour cause l’idĂ©e de l’unitĂ©, rappelait notre auteur, n’est pas l’unitĂ© mĂȘme » ; le simple rapprochement entre plusieurs Ă©lĂ©ments ne suffit pas. Pour comprendre intĂ©gralement Catholicisme, il faudrait donc appliquer le principe posĂ© par son auteur, condition nĂ©cessaire permettant cette aperception » elle doit se rĂ©aliser, disait-il, hors de toute intuition spatiale26 ». 27 L’un des prĂ©jugĂ©s les plus enracinĂ©s contre la religion catholique est qu’elle 
 n’offre plus u ... 17Le point d’achoppement de ce travail se situe dans l’articulation entre les deux premiers moments entre le caractĂšre social » et le caractĂšre historique » du dogme chrĂ©tien. Par voie de consĂ©quence, il s’agit de comprendre la position du caractĂšre personnel » du dogme, troisiĂšme partie de l’Ɠuvre. Si Lubac dĂ©plorait que la premiĂšre, seule, fĂ»t rĂ©guliĂšrement extraite de l’ensemble, il faut discerner une rĂ©percussion spontanĂ©e des mentalitĂ©s ou orientations gĂ©nĂ©rales de la pensĂ©e de ses contemporains27. L’aspiration Ă  penser le social », Ă  en ouvrir une nouvelle voie de rĂ©alisation Ă©tait, dans l’entre-deux-guerres, un souci permanent. NĂ©anmoins, pour ce qui touche Ă  l’intĂ©gration proprement dite de l’ouvrage, ses lecteurs sont gĂ©nĂ©ralement arrĂȘtĂ©s par les deux premiĂšres parties le caractĂšre social ou historique du dogme. Quelques exemples suffiront Ă  le voir. 18Balthasar, dont nous avons rappelĂ© l’importance dans la rĂ©ception de ce volume, est aussi un bon tĂ©moin de cette ambiguĂŻtĂ© 28 von Balthasar – G. Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac. L’homme et son Ɠuvre, coll. Le sy ... Au dĂ©but se prĂ©sente Catholicisme 1938 
. Trois parties les deux premiĂšres exposent les deux traits majeurs de la rĂ©alitĂ© catholique 1. la dimension sociale » entendons la solidaritĂ© universelle en fait de salut de l’humanitĂ© ; 2. la dimension historique » la signification de la temporalitĂ© et de l’histoire. Elles sont complĂ©tĂ©es par une troisiĂšme partie, qui montre d’abord l’actualitĂ© des exposĂ©s prĂ©cĂ©dents 
, puis la dialectique qui joue nĂ©cessairement entre personne et communautĂ© ch. 11, entre salut immanent et salut transcendant ch. 1228. 29 von Balthasar – G. Chantraine, Le cardinal
, p. 67. 30 A. Russo, Henri de Lubac. Bibliographie, Paris, Brepols, 1997, p. 85. von Balthasar – G. Chan ... 31 Wagner, Henri de Lubac
, p. 157. 32 É. de Moulins-Beaufort, ActualitĂ© paradoxale de Catholicisme », Communio 33/5 2008, p. 89. 19Balthasar fait ainsi se rĂ©pondre directement le social » et l’ historique ». DĂšs lors, la troisiĂšme partie de l’ouvrage apparaĂźt comme une reprise mĂ©thodologique de ce qui prĂ©cĂšde ; pour cette raison, le chapitre 10 pourrait se placer au dĂ©but, comme une introduction Ă  l’ouvrage29 » ; suggestion que reprendra Russo la troisiĂšme [partie] 
 intĂšgre les prĂ©cĂ©dentes et comprend un chapitre 
, pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une introduction gĂ©nĂ©rale Ă  tout le volume et donc, placĂ© au dĂ©but30 ». Dans un mĂȘme ordre d’idĂ©e, Wagner faisait remarquer que la troisiĂšme partie commence par un chapitre au titre prĂ©cis ouvrant tout un programme “La situation prĂ©sente”31 ». Plus rĂ©cemment, Moulins-Beaufort s’interrogeait sur une particularitĂ© du plan de Catholicisme ». Constatant que son auteur n’expose qu’en troisiĂšme partie le lieu d’origine de l’individualisme, il interroge pourquoi ce diagnostic vient-il si tard ? Parce qu’il lui [Lubac] importe peu de dĂ©signer un mal auquel tous participent ; il essaie de donner le goĂ»t de l’unitĂ© Ă  laquelle Dieu nous appelle et dans laquelle seulement notre humanitĂ© Ă  chacun peut s’épanouir vraiment32 ». 20Ces Ă©tudes montrent deux choses d’une part, saisir la perspective d’ensemble de l’Ɠuvre demande une attention prĂ©cise aux expressions employĂ©es par l’auteur. On ne sera jamais trop prudent en pesant chacune de ses formules. D’autre part, alors que le lien entre les deux premiĂšres parties s’impose, l’intĂ©gration de la troisiĂšme complique l’analyse est-ce une reprise mĂ©thodologique, Ă  l’image de son chapitre 10 ? Ou y a-t-il une autre intention ? 33 P. Vallin, Catholicisme le P. de Lubac au seuil d’une Ɠuvre », ThĂ©ophilyon 9/3 2004, p. 70. 34 A. Russo, L’idĂ©e de solidaritĂ© dans Catholicisme 1938 », 44 2013, p. 72. Mais le mĂȘme ... 35 Wagner, Henri de Lubac
, p. 154. 21Il y a peu, un lecteur Ă©crivait que les trois derniers chapitres de Catholicisme ont un caractĂšre assez diffĂ©rent [au regard de ceux qui prĂ©cĂšdent], mais manquent d’entrain !33 ». Russo ou Wagner ne l’entendent pas ainsi tout en reprenant l’articulation entre les deux premiers termes, ils posent un regard diffĂ©rent sur le troisiĂšme moment de l’ouvrage. Pour le premier jusque dans la troisiĂšme partie du volume, c’est-Ă -dire dans les pages les plus personnalistes, et donc Ă  premiĂšre vue les moins rattachables au dĂ©veloppement d’une rĂ©alitĂ© sociale, ce caractĂšre unitaire Ă©merge constamment et l’oblige [Lubac] du mĂȘme coup, Ă  thĂ©matiser les rapports entre la distinction et l’unitĂ©, ou mieux, entre le personnel et l’universel, dans une intĂ©gration rĂ©ciproque des deux termes34 ». Pour le second l’ouvrage comporte trois parties. Les deux premiĂšres honorent successivement la dimension sociale et la dimension historique du catholicisme, la troisiĂšme partie, plus soucieuse de prĂ©senter la situation thĂ©ologique prĂ©sente, s’efforce de montrer que le double caractĂšre historique et social du catholicisme n’est pas Ă  comprendre dans un sens purement temporel et terrestre, mais qu’il est sans cesse Ă  articuler avec les autres vĂ©ritĂ©s du dogme catholique, Ă  savoir la double affirmation des droits de la personne et de la transcendance35 ». 22Pour l’un et l’autre, si l’articulation entre les deux parties initiales de Catholicisme est premiĂšre, il faut la conjuguer avec une autre rĂ©alitĂ©, dont la derniĂšre partie est l’emblĂšme. Russo parlait d’ intĂ©gration rĂ©ciproque », Wagner d’ articulation » nĂ©cessaire dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’honorer les requĂȘtes de cette troisiĂšme partie. Elle n’est pas une simple reprise mĂ©thodologique » ceux mĂȘmes qui s’arrĂȘtaient plus tĂŽt sur la spĂ©cificitĂ© logique du dixiĂšme chapitre indiquent Ă©galement que l’ensemble du troisiĂšme moment de l’ouvrage est indispensable pour interprĂ©ter sa logique sous-jacente. Nous allons voir, cependant, que notre auteur manque Ă©galement, tout au moins en apparence, de cohĂ©rence. c. Les hĂ©sitations internes Ă  Catholicisme 36 Lubac, ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale
, t. 1, p. 192. 23Nous allons maintenant reprendre l’analyse introduite par nos prĂ©dĂ©cesseurs, attribuant au PĂšre de Lubac la remarque qu’il fera Ă  propos de Jean Cassien 355-435, auteur de cĂ©lĂšbres Collationes. Sur la question de l’ordonnancement tripartite des sens de l’Écriture, le jĂ©suite constatait chez son devancier un certain flottement sans doute inconscient, mais qui n’en est pas moins significatif36 ». Nous pourrions retourner ce propos Ă  son auteur, car Catholicisme est Ă©galement le lieu d’un certain flottement ; et s’il est Ă©galement inconscient, il n’en sera pas moins significatif. 37 En gros, l’on peut dire que l’ouvrage veut montrer le caractĂšre Ă  la fois social, historique et i ... 38 Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique
 », p. 104. 39 Il indique ainsi le projet de la troisiĂšme partie examiner comment le catholicisme exalte les v ... 40 Par exemple, au dĂ©but du chapitre XI mettre en relief autant que nous l’avons fait le caractĂšre ... 24Lubac parle des trois parties de Catholicisme – dont chacune est dĂ©signĂ©e par un terme caractĂ©ristique social », histoire », personnel » – comme d’une triple note »37. Et son commentateur pourra indiquer que nous tenons ici le plan vĂ©ritable de Catholicisme »38. Dans les diffĂ©rentes Ă©vocations que fait Lubac de cet agencement, l’ordre des parties est pourtant souvent inversĂ©. Comme cela se produit rarement chez Lubac, on ne peut considĂ©rer ce phĂ©nomĂšne comme une simple anecdote. Nous constatons plutĂŽt une tendance gĂ©nĂ©rale et contextualisĂ©e. Ainsi, chaque fois que Lubac Ă©voque, seuls, les deux premiers Ă©lĂ©ments, nous l’entendons parler de double caractĂšre historique et social » c’est le cas dĂšs l’introduction, mais aussi tout au long de l’ouvrage39. À l’inverse, lorsqu’il Ă©voque l’ensemble des trois parties, il conserve l’ordonnancement initial social – historique – personnel40. Si cette trichotomie lubacienne illustre l’organisation de l’ouvrage, son auteur prend donc toute libertĂ© pour en bouleverser l’ordre lorsqu’il rassemble en formules serrĂ©es le double caractĂšre » du dogme chrĂ©tien. 41 H. de Lubac, Le caractĂšre
 », p. 265. 42 Lubac, Catholicisme
, p. 138. Nous soulignons. 43 H. de Lubac, La recherche d’un homme nouveau », dans Affrontements mystiques, ƒuvres complĂšte, t. ... 25Par ailleurs, que ce soit dans Catholicisme ou dans d’autres publications, Lubac perturbe davantage ce qui pouvait sembler acquis initialement. Une formulation de l’article de 1936, c’était encore un MystĂšre qui devait se rĂ©aliser, s’accomplir historiquement et socialement41 », oĂč nous retrouvons l’ordre inversĂ© des deux premiĂšres parties de l’article, sera ainsi reprise et prolongĂ©e historiquement et socialement, quoique toujours spirituellement42 ». Dans un autre texte, concernant la vision chrĂ©tienne de l’homme, Lubac parlera Ă©galement d’un double caractĂšre d’historicitĂ© et d’intĂ©rioritĂ©43 » ; lĂ , semble-t-il, l’aspect social a disparu. 26Que conclure ? Si le plan matĂ©riel de Catholicisme, Ă  premiĂšre vue, est limpide, Lubac ne le ressaisit pas nĂ©cessairement comme tel. Au contraire au triple caractĂšre » auquel nous pourrions nous attendre, il en substitue frĂ©quemment un double », intervertissant ses Ă©lĂ©ments constitutifs et sans ouvrir au troisiĂšme. L’articulation majeure de l’Ɠuvre, comme ce le fut bien souvent, pouvait ainsi lĂ©gitimement ĂȘtre perçue entre les deux premiers moments. Mais plusieurs interprĂštes de la thĂ©ologie lubacienne ont soulignĂ© l’importance d’assumer l’architecture complĂšte de l’ouvrage. Et son auteur, en premier lieu, soulignait qu’une mutilation d’une des parties de Catholicisme pouvait en pervertir la signification. La question du plan de cette Ɠuvre inaugurale requiert donc un effort d’analyse. Pour que la rĂ©ponse apportĂ©e porte tout son fruit, il faut se dĂ©solidariser d’une interprĂ©tation spatiale » des Ă©lĂ©ments mis en exergue par notre auteur. Russo, Wagner ou Balthasar ont ouvert la voie ; nous aimerions prolonger leur Ă©tude. 3. Vers la reconnaissance du double regard de Catholicisme 27AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© briĂšvement notre hypothĂšse de lecture de Catholicisme, nous la confronterons Ă  trois autres approches. Si chacune d’entre elles appuiera plusieurs aspects de notre lecture, elles permettront aussi d’instaurer en dialogue permettant de souligner deux façons diverses d’aborder la question de l’unitĂ©. a. Catholicisme une illustration singuliĂšre du paradoxe lubacien 44 Lubac, Catholicisme
, p. 138. Ce passage ce situe dans le premier chapitre de la deuxiĂšme partie ... 28Pour saisir l’architecture d’ensemble de Catholicisme, nous pouvons nous arrĂȘter sur un passage-clĂ© du chapitre 5 seul le christianisme affirme Ă  la fois, indissolublement, pour l’homme une destinĂ©e transcendante et pour l’humanitĂ© une destinĂ©e commune ». À cette affirmation, il faut ajouter la suite, non moins capitale de cette destinĂ©e toute l’histoire du monde est la prĂ©paration44 ». Notre hypothĂšse de lecture s’ancre ici ; cette phrase a souvent Ă©tĂ© citĂ©e, mais il faut la faire ressortir sous le jour de la corrĂ©lation radicale » pour en saisir toute la portĂ©e. 45 Lubac en donnait d’ailleurs une idĂ©e dĂšs son quatriĂšme chapitre les premiĂšres gĂ©nĂ©rations chrĂ©t ... 29Plus qu’entre les deux premiĂšres parties, l’articulation essentielle de l’ouvrage est bien Ă  situer entre la premiĂšre et la derniĂšre ; c’est-Ă -dire entre les caractĂšres sociaux » et personnels ». Nous avons rencontrĂ© cette suggestion plus tĂŽt45. Mais il faut ajouter un Ă©lĂ©ment s’il y a corrĂ©lation radicale » entre ces deux caractĂšres paradoxaux, il doit y avoir un centre ». En ce cas, cette fonction revient Ă  la partie intermĂ©diaire de l’ouvrage l’ histoire », prĂ©sentĂ©e ici comme prĂ©paration ». 46 Lubac, Catholicisme
, p. 297. 30Cette hypothĂšse de lecture cherche Ă  saisir dans son ensemble le parcours thĂ©ologique tel que Lubac le propose dans Catholicisme. S’il se dĂ©solait que l’orientation de son travail ait pu ĂȘtre dĂ©voyĂ©e, cela tient Ă  la difficultĂ© de tenir le paradoxe entre les pĂŽles social » et personnel » du dogme. L’unitĂ© catholique, pour le jĂ©suite, ne peut ĂȘtre reçue qu’en assumant la spĂ©cificitĂ© de ces deux axes point de rĂ©elle unitĂ© sans altĂ©ritĂ© persistante », Ă©crivait-il46. Par ailleurs, cette proposition de lecture permet de mieux comprendre la place spĂ©cifique de l’histoire. Ce caractĂšre du christianisme est Ă  concevoir comme le centre » grĂące auquel les deux autres Ă©lĂ©ments peuvent se fĂ©conder mutuellement. La lumiĂšre divine unit la rĂ©alitĂ© créée et permet Ă  chaque libertĂ© de se dĂ©ployer Ă  travers l’étoffe historique de l’ĂȘtre. 47 H. de Lubac, Le drame de l’humanisme athĂ©e, ƒuvres complĂštes, t. 2, Paris, Cerf, 1998, p. 111. 31À la suite de nombreux prĂ©dĂ©cesseurs, la lecture que nous proposons souligne la complexitĂ© de Catholicisme. Si, linĂ©airement, son plan semble aisĂ© Ă  suivre, il n’est pas aussi simple d’en intĂ©grer la perspective thĂ©ologique fondamentale. Nous voyons, au contraire, que le mode d’intelligibilitĂ© qui se dĂ©ploie dans l’ouvrage de 1938 n’est vraiment manifeste qu’à la lumiĂšre de l’ecclĂ©siologie de son auteur. En recoupant le principe de la corrĂ©lation radicale » avec les trois parties de Catholicisme, nous entendons Ă©galement souligner l’apport de diffĂ©rents lieux d’intelligibilitĂ© de la foi chrĂ©tienne concernant l’unitĂ©. L’Ɠuvre thĂ©ologique du jĂ©suite tend vers ce but engager l’esprit humain Ă  assumer toutes les exigences de la foi chrĂ©tienne pour faire Ɠuvre d’unitĂ©, qui est le sceau de Dieu sur son ouvrage47 ». 32Par la confrontation de cette hypothĂšse avec les interprĂ©tations de quelques-uns de nos prĂ©dĂ©cesseurs, nous souhaitons terminer notre parcours en insistant sur trois aspects indispensables pour l’interprĂ©tation de la thĂ©ologie lubacienne de l’unitĂ©. La logique formelle du plan de Catholicisme que nous avons proposĂ© ne peut dispenser d’une analyse plus approfondie de ce qui met effectivement le christianisme au service de l’unitĂ©. b. Balthasar et l’organicitĂ© de l’Ɠuvre lubacienne 48 von Balthasar ‑ G. Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac
, p. 46. Voir aussi, Ibid., p. 58. 49 von Balthasar ‑ G. Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac
, p. 59 ; formulation bientĂŽt rĂ©itĂ© ... 33Balthasar, tout d’abord, peut soutenir notre approche. En se fondant sur la lecture de pages qui deviendront le MĂ©moire sur l’occasion de mes Ă©crits, il fut en effet le premier Ă  qualifier d’ organique » l’ensemble des travaux de son ami. Il montrait ainsi qu’à l’intĂ©rieur de la multiplicitĂ© des sujets, 
 il rĂšgne une unitĂ© organique manifeste48 ». Or, si l’Ɠuvre tout entiĂšre Ă©tait qualifiĂ©e de cette maniĂšre, son premier volume recevait Ă©galement une note caractĂ©ristique celle de la synthĂšse ». La hauteur de la vision [lubacienne] donne la mesure de la vigueur avec laquelle l’élan de la pensĂ©e se fait sentir dans l’ensemble de l’Ɠuvre – depuis la synthĂšse hardiment construite dans Catholicisme jusqu’à l’étude 
 sur Pic de la Mirandole49 ». 50 Le thĂ©ologien suisse Ă©crivit un article trĂšs proche de celui de Lubac von Balthasar, ThĂ©o ... 51 Balthasar ‑ Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac
, p. 50-51. 52 Balthasar ‑ Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac
, p. 66, note 6. 34Le vocabulaire lubacien de l’unitĂ© se retrouve dans les termes employĂ©s ici. Chez le jĂ©suite, l’unitĂ© rĂ©elle est toujours organique » ; et sa saisie rĂ©flexive ne sera jamais mieux rendue que par une synthĂšse » strictement construite. Pour autant, nous avons vu que cette construction ne peut atteindre son objectif qu’en rĂ©solvant le problĂšme des oppositions complĂ©mentaires. LĂ  encore, Balthasar ouvrait la voie, Ă©voquant l’idĂ©e d’un centre trĂšs tĂŽt, H. de Lubac se rendit compte que sa position le mettait en un centre flottant dans lequel il ne pouvait pratiquer aucune philosophie sans son dĂ©passement dans la thĂ©ologie, ni d’ailleurs aucune thĂ©ologie sans sa substructure essentielle et intime de philosophie ». En Ă©cho Ă  Sur la philosophie chrĂ©tienne » de notre auteur 193650, nous retrouvons dans ces termes l’articulation du paradoxe » qui s’expose partout ailleurs ce centre, poursuit Balthasar, fut 
 l’élĂ©ment vital de sa [Lubac] pensĂ©e ; au dĂ©but ce fut en opposition Ă  la dichotomie moderne telle que Cajetan l’avait introduite dans son interprĂ©tation de Thomas ; aujourd’hui c’est en opposition Ă  une nouvelle forme de schizophrĂ©nie chrĂ©tienne qui s’incline 
 devant le rationalisme et le sĂ©cularisme 
 scientifiques postkantiens51 ». Les termes de dichotomie » et de schizophrĂ©nie » indiquent parfaitement ce contre quoi Lubac voulut toujours lutter ; Balthasar le percevait bien qui, sans parler ici de paradoxe », l’évoquait encore par son attention Ă  l’idĂ©e [lubacienne] de l’équilibre antinomique, du rythme des oppositions, de l’ascension dialectique52 ». 53 von Balthasar, ThĂ©ologie et sainteté  », p. 28. L’auteur poursuit la tragique scission ... 54 Aujourd’hui, Ă©crit-il encore, cet aspect historique de la RĂ©vĂ©lation, comme Ă©vĂ©nement et rĂ©alitĂ©, ... 35Ces mots montrent que l’ami d’Henri de Lubac concevait bien le travail de ce dernier comme l’expression d’un constant effort au service de l’unitĂ© de la rĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne. Ceci Ă©tant, Balthasar ne va pas – pour ce qui concerne Catholicisme – jusqu’à rĂ©flĂ©chir sur le positionnement spĂ©cifique des diverses parties constituant cette Ɠuvre. Le caractĂšre historique du dogme chrĂ©tien, pour fondamental qu’il soit, ne reçoit pas de fonction particuliĂšre Ă  l’intĂ©rieur de cette unitĂ© paradoxale. La thĂ©ologie, Ă©crivait-il, trouve dans le dessein de la RĂ©vĂ©lation mĂȘme l’échelle exacte de sa forme et de sa structure. Ce qui est important Ă  la substance de la RĂ©vĂ©lation doit l’ĂȘtre aussi Ă  la thĂ©ologie53 ». Cela vaut nĂ©cessairement Ă  propos de l’histoire54. L’accord de fond des deux thĂ©ologiens est donc sans ambiguĂŻtĂ©. Notre proposition de lecture de Catholicisme Ă©pouse ainsi la perception balthasarienne ; mais elle la prolonge. 36Peut-ĂȘtre permettrait-elle, par extension, de mieux voir les dĂ©placements internes dans les travaux postĂ©rieurs du PĂšre de Lubac. En soutenant d’emblĂ©e l’idĂ©e d’organicitĂ©, Balthasar a créé un mouvement auquel la majoritĂ© des interprĂštes se rallie la thĂ©ologie lubacienne serait Ă  ce point structurĂ©e que chacun de ses travaux trouve son anticipation dans Catholicisme. Une telle vue, sans ĂȘtre absolument fausse, ne fait pas suffisamment droit aux Ă©volutions subsĂ©quentes du jĂ©suite ni aux hĂ©sitations dont sa premiĂšre Ɠuvre conserve la marque. Mais, plus encore, elle ne permet pas de rĂ©flĂ©chir avec suffisamment d’attention la valeur du point central de la thĂ©ologie lubacienne. Tout en recevant un point d’appui Ă©vident dans l’idĂ©e d’organicitĂ© mise en avant par Balthasar, notre hypothĂšse de lecture permet donc d’interpeller avec plus de force la valeur opĂ©ratoire du centre de la synthĂšse du dogme chrĂ©tien l’histoire. c. Laurent Villemin ouverture sur les sens de l’Écriture 55 Villemin, FĂ©condité  », p. 107. 108. 37Dans un article dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©, Laurent Villemin Ă©crivait que l’ approfondissement de la foi [que sert l’articulation entre personnel » et social »] renvoie chez de Lubac Ă  une intelligence des Livres Saints ». À tel point que le travail d’Henri de Lubac sur les sens de l’Écriture trouve ici un Ă©clairage nouveau en tant qu’il permet de comprendre l’articulation entre l’aspect social, historique et intĂ©rieur du Christianisme55 ». Cette lecture va permettre de rĂ©soudre la difficultĂ© relevĂ©e Ă  propos de la restitution, par Lubac, de l’agencement de son propre travail. Comment comprendre l’inversion des deux premiers termes social » et historique », accompagnĂ©e d’une Ă©viction presque systĂ©matique du troisiĂšme personnel » ? 56 Il y aurait probablement lieu de relier cette analyse Ă  la distinction que Lubac fait entre le syst ... 38Catholicisme, en rĂ©alitĂ©, est traversĂ© par deux perspectives. La premiĂšre correspond au principe du paradoxe » ou de la corrĂ©lation » que nous avons dĂ©gagĂ© plus tĂŽt. Sa logique est synchronique. Ici, l’histoire est centrale en elle s’opĂšre cette alchimie secrĂšte entre la sociĂ©tĂ© et la personne individuelle. La seconde perspective rĂ©pond Ă  celle des sens de l’Écriture » sa logique est diachronique. Dans cette seconde orientation, l’histoire prĂ©cĂšde le social ; et la dimension personnelle ou spirituelle vient au terme d’un chemin conduisant le croyant toujours plus au cƓur du MystĂšre56. 39La confirmation rencontrĂ©e dans la lecture de Balthasar appelait un prolongement une analyse plus approfondie du rĂŽle de l’histoire dans la corrĂ©lation entre le caractĂšre social et le caractĂšre personnel du dogme. En relevant le lien entre le paradoxe de Catholicisme et le sens spirituel de l’Écriture, l’approche de Villemin invite Ă  ce pas supplĂ©mentaire selon la perspective envisagĂ©e, la rĂ©alitĂ© de l’histoire ne rĂ©pond pas de la mĂȘme nĂ©cessitĂ©. Autrement dit, la structuration organique de Catholicisme ne peut pas rester figĂ©e. Au contraire elle doit pouvoir s’ouvrir pour qu’une intĂ©gration progressive de la portĂ©e spirituelle de l’économie du salut puisse se faire. Les deux perspectives reconnues, en ce sens, ne sont pas simplement deux maniĂšres de voir distinctes. Il ne s’agit pas d’options thĂ©ologiques se suffisant Ă  elles-mĂȘmes. La saisie de l’organicitĂ© de la foi chrĂ©tienne selon laquelle l’histoire est au centre du mystĂšre n’a vraiment de sens que si elle peut se dĂ©ployer Ă  travers la logique ascendante de l’intelligence spirituelle en ce cas, l’histoire est premiĂšre. 40Cette perception complĂ©mentaire du donnĂ© rĂ©vĂ©lĂ© va permettre de mieux saisir le regard Ă  poser sur le mystĂšre de la croix. De cette maniĂšre, c’est l’acte thĂ©ologique lui-mĂȘme qui va trouver ici un principe particulier d’explication. d. Philippe Vallin le Christ au service de l’unitĂ© 57 Ph. Vallin, La mĂ©thode de Catholicisme le choix de la coupe sagittale pour une vision unifiante ... 58 Plan vertical, perpendiculaire au plan de face », explique Le petit Robert. 59 Le procĂ©dĂ© de la coupe sagittale 
 apportera proprement deux bĂ©nĂ©fices Ă  l’évidence une plus ... 41Le titre d’une Ă©tude de Philippe Vallin indique l’intĂ©rĂȘt qu’elle peut revĂȘtir dans le cadre de notre recherche la mĂ©thode de Catholicisme57 ». À travers une distinction empruntĂ©e Ă  l’anatomie, l’auteur s’inscrit directement dans l’idĂ©e d’organicitĂ© de la pensĂ©e lubacienne. À une coupe frontale » du dogme, qui risque d’éclater les mystĂšres divins en autant de traitĂ©s thĂ©ologiques autonomes, le PĂšre Vallin substitue une coupe sagittale58 ». Ces deux coupes » rĂ©pondent Ă  deux maniĂšres d’envisager le travail thĂ©ologique dans un cas, chaque aspect du mystĂšre est considĂ©rĂ© selon sa logique propre ; dans l’autre, les divers aspects ne sont apprĂ©ciables qu’en dĂ©pendance des autres, de la totalitĂ© du MystĂšre. Dans l’absolutisation du premier, nous aboutirions Ă  une thĂ©ologie des manuels, contre laquelle le PĂšre de Lubac s’est dĂ©pensĂ©. À l’opposĂ©, Catholicisme dĂ©couvre une tournure nouvelle de l’acte thĂ©ologique, que l’image de la coupe sagittale » cherche Ă  dessiner59. 42Notre lecture de Catholicisme s’inscrit ainsi directement dans la continuitĂ© de celle proposĂ©e par Vallin. Pour celui-ci, Lubac fait apparaĂźtre ses thĂšmes thĂ©ologiques dans leur corrĂ©lation constitutive, ce qui suppose le rĂŽle indispensable d’un centre ». Mais sa maniĂšre de considĂ©rer le rĂŽle de ce pĂŽle central va arrĂȘter notre attention 60 Vallin, La mĂ©thode
 », p. 64. On aura 
 mieux compris le projet du P. de Lubac dans Catholicisme, si l’on reconnaĂźt avec lui que cette scission tragique qui affecte la crĂ©ation aprĂšs le pĂ©chĂ©, risque d’affecter jusqu’à l’exposition mĂȘme des mystĂšres de la foi au lieu qu’on y trouve comme dans l’Écriture la marque mĂȘme et l’énergie de leur rĂ©union60. 61 Vallin, La mĂ©thode
 », p. 63. Cela renvoie Ă  H. de Lubac, Catholicisme
, p. 19. 161-162. 43Cette derniĂšre idĂ©e mĂ©rite d’ĂȘtre creusĂ©e. De la scission entre les hommes, due au pĂ©chĂ©, Ă  la dualitĂ© rencontrĂ©e dans l’exposĂ© thĂ©ologique, y a-t-il continuitĂ© directe ? Vallin fait remarquer que le PĂšre de Lubac rend compte, par deux fois, de maintes dualitĂ©s mal assumĂ©es » il s’agit essentiellement de la lutte entre la chair et l’esprit » et de l’opposition entre Juifs et Gentils61 ». La proximitĂ© entre ces deux oppositions conduit presque invinciblement Ă  une explication parallĂšle. Pour autant, Lubac distingue davantage les plans certains aspects de l’existence sont relatifs au pĂ©chĂ© et Ă  la destruction de l’unitĂ© primitive. Ils appellent un rĂ©tablissement entier. D’autres Ă©lĂ©ments, du fait mĂȘme du paradoxe », sont liĂ©s Ă  l’exposĂ© ou Ă  l’intelligence de la rĂ©vĂ©lation. Ceux-ci n’appellent pas de dĂ©passement ou de rĂ©solution. Dans un cas comme dans l’autre, si le Christ joue un rĂŽle essentiel, son efficacitĂ© diffĂšre. 62 Lubac, Catholicisme
, p. 13-14. Du haut de sa croix, les bras Ă©tendus il [le Christ] rassemblera ... 44Dans une premiĂšre sĂ©rie de dualitĂ©s », symbolisĂ©e par l’opposition entre Juifs et Gentils, notre auteur se rĂ©fĂšre Ă  la conception patristique selon laquelle le pĂ©chĂ© rompt l’unitĂ© absolue de la crĂ©ation. Pour les PĂšres, le pĂ©chĂ© a voilĂ© cette clartĂ© initiale. Cette blessure attendait son mĂ©decin. La croix apparaĂźt alors comme langage de misĂ©ricorde pour un rĂ©tablissement maintenons-nous dans la perspective ancienne, propose Lubac Ɠuvre de restauration, la RĂ©demption nous apparaĂźt par le fait mĂȘme comme le rĂ©tablissement de l’unitĂ© perdue. 
 Le Christ est cette aiguille qui, douloureusement percĂ©e lors de la passion, 
 rĂ©pare ainsi la tunique jadis dĂ©chirĂ©e par Adam, cousant ensemble les deux peuples, celui des Juifs et celui des Gentils, et les faisant un pour toujours62 ». La rĂ©ponse au pĂ©chĂ© est une unitĂ© retrouvĂ©e, une paix restaurĂ©e. La division est dĂ©passĂ©e, pardonnĂ©e. 63 Lubac, Catholicisme
, p. 284. 45Dans la seconde sĂ©rie de dualitĂ©s », signifiĂ©e par l’opposition entre chair et esprit, la visĂ©e n’est pas identique. Dans cet autre contexte, Ă©crit Lubac, la rĂ©vĂ©lation » elle-mĂȘme nous offre un couple d’affirmations qui paraissent d’abord discontinues ou mĂȘme contradictoires » ; or, de ces contradictions, nulle rĂ©conciliation, nulle rĂ©unification ultĂ©rieure n’est attendue. Si la logique de la rĂ©vĂ©lation impose de dĂ©passer le plan superficiel oĂč les contradictions s’étalent », ce n’est pas dans l’attente d’un passage Ă  une unitĂ© supĂ©rieure. Il s’agit de pĂ©nĂ©trer en des rĂ©gions plus profondes oĂč ce qui 
 Ă©tait scandale devient tĂ©nĂšbre lumineuse63 ». Ici, le langage de la croix, comme parole de misĂ©ricorde, dĂ©voile une perspective nouvelle celle de la prodigalitĂ©. En faisant entrer l’homme dans l’amitiĂ© divine, Dieu ouvre Ă  l’intelligence de l’homme des perspectives absolument neuves. Le Verbe, dans le fait mĂȘme de la croix, assume la logique duelle. Le christocentrisme de la foi, ici, ne regarde plus la croix comme Ă©tape pour un rĂ©tablissement mais comme consĂ©cration et authentification de la forme de la rĂ©vĂ©lation. Nous retrouvons la caractĂ©ristique du mouvement lubacien du paradoxe, qui tient ensemble les termes opposĂ©s pour ouvrir le chemin d’une mystique authentique. S’il est une lumiĂšre nouvelle Ă  espĂ©rer, celle-ci provient de l’intussusception du MystĂšre rĂ©vĂ©lĂ©, lequel se donne sous une forme Ă©nigmatique parce qu’antinomique la croix en est le sceau resplendissant. 46Autrement dit, si nous reprenons les termes du PĂšre Vallin, il faut dire qu’il y a un risque » que la scission tragique qui affecte la crĂ©ation 
 affect[e] jusqu’à l’exposition mĂȘme des mystĂšres de la foi ». Mais, en ce qui concerne l’ exposition des mystĂšres », la faute ne tient pas Ă  l’impossibilitĂ© de parvenir Ă  une unitĂ© supĂ©rieure. Bien plutĂŽt le pĂ©chĂ© fausserait l’intelligence en cherchant Ă  dĂ©passer les dichotomies du langage divin par un regard qui se voudrait unifiant mais qui, au final, serait une mutilation. Les deux perspectives que Vallin met au jour ne sont donc pas superposables. Dans un cas, celui de la situation post-lapsaire, l’unitĂ© est un but auquel on ne peut renoncer sans pĂ©cher contre l’espĂ©rance. Dans l’autre, on pĂšcherait contre la prudence et l’humilitĂ© devant le mystĂšre en voulant rĂ©soudre les termes opposĂ©s. 64 Qui s’engagerait dans cette rĂ©flexion aurait ainsi Ă  indiquer comment le mystĂšre de la croix est bi ... 65 Moulins-Beaufort, ActualitĂ© paradoxale
 », p. 94. 47Le mystĂšre de la croix, cependant, n’est pas double entre ces deux orientations la continuitĂ© est indirecte ou, plus justement, intĂ©rieure. Il faudrait alors rĂ©flĂ©chir le lien entre la division de l’humanitĂ© et l’accueil de la rĂ©vĂ©lation qui, dans son affirmation de Dieu, ne peut dĂ©passer les oppositions sans retomber dans la nĂ©gation64. Il y a thĂ©ologie, Ă©crit Ă  ce sujet Moulins-Beaufort, parce que la RĂ©demption est aussi RĂ©vĂ©lation65 ». * ** 48Partis du simple constat que le plan de Catholicisme n’est pas si aisĂ© qu’on le voudrait Ă  interprĂ©ter, nous aboutissons Ă  un regard d’ensemble sur l’acte thĂ©ologique du PĂšre de Lubac. Celui-ci est fortement marquĂ© par l’Ɠuvre d’unitĂ© pour laquelle le Christ s’est fait chair et, de ce fait, par la place de l’histoire. Mais son rĂŽle et, en son sein, celui de la Croix du Seigneur, diffĂšrent selon la perspective envisagĂ©e. Dans le premier ouvrage du jĂ©suite, deux orientations se croisent, qu’illustrent les deux maniĂšres par lesquelles il rĂ©sume le mouvement tripartite de son Ă©tude. 49D’un cĂŽtĂ©, quand il s’agit de prendre en compte l’unitĂ© de la crĂ©ation brisĂ©e par le pĂ©chĂ© et la mort, le croyant doit partir de l’acte du Christ inscrit dans l’histoire. Celui-ci est premier ; il est appelĂ© Ă  se dĂ©ployer pour que l’unitĂ© soit pleinement restaurĂ©e par le jeu de l’intelligence spirituelle, la foi conduit ainsi sur un chemin d’intĂ©riorisation du mystĂšre. Il s’agit, en ce cas, de l’enchaĂźnement diachronique des trois caractĂ©ristiques du dogme chrĂ©tien historique – social – personnel. Lubac l’évoque trĂšs rĂ©guliĂšrement, inversant l’ordre des parties de Catholicisme. S’il n’indique jamais les raisons de ce changement, la lecture proposĂ©e a permis d’en prendre conscience. Par-lĂ , nous percevons que le principe de l’intelligence spirituelle, pour Henri de Lubac, n’est pas un exercice dĂ©sincarnĂ©. Bien au contraire l’unitĂ© recherchĂ©e est profondĂ©ment liĂ©e Ă  l’ancrage de l’évĂ©nement de la croix dans la premiĂšre Alliance, ainsi qu’à ses rĂ©percussions dans notre existence. 50En revanche, dans le domaine de l’intelligence rĂ©flexive du mystĂšre et de son unitĂ© fondamentale, le chrĂ©tien opĂšre de maniĂšre synchronique. N’étant plus, en ce cas, dans la perspective d’intĂ©gration existentielle de l’unitĂ© brisĂ©e par le pĂ©chĂ©, il n’y a pas de dĂ©passement des oppositions Ă  attendre. L’enchaĂźnement des trois parties donnĂ©es effectivement dans Catholicisme se rĂ©fĂšre Ă  cette logique ; ici, la place du Christ et de l’histoire est centrale c’est au cƓur de son mystĂšre que peuvent se rencontrer les aspirations sociale ou personnelle de la foi, de mĂȘme que toutes les oppositions que celle-ci met en avant. L’unitĂ©, de ce point de vue, n’est pas Ă  attendre comme un moment lointain elle est Ă  saisir dans l’acte d’intelligence du mystĂšre qui, Ă  ce point, se mue en Ă©lan mystique. 66 Lubac, Catholicisme
, p. 20. 67 Lubac, Catholicisme
, p. 20. 51MarquĂ©e par la profondeur des divisions dues au pĂ©chĂ© des hommes, la thĂ©ologie du PĂšre de Lubac cherche ainsi Ă  montrer la route de l’unitĂ©. Celle-ci se prĂ©sente sous un double aspect. Le premier fait Ă©cho au dĂ©sir d’unitĂ© retrouvĂ©e et nous rejoint au plus concret de notre existence. Le second s’appuie sur la capacitĂ© de l’intelligence de se laisser fĂ©conder par les antinomies de la pensĂ©e et de la vie. Le premier ouvrage de Lubac ne cesse de nous faire passer d’un point de vue Ă  l’autre ; et toute son Ɠuvre thĂ©ologique est ainsi portĂ©e par cette double attention. Nous pouvons dĂšs lors comprendre avec plus de prĂ©cision ces mots de notre auteur l’harmonie primitive, dĂ©truite aussitĂŽt que posĂ©e, sera reconstruite Ă  travers des Ă©preuves sans nombre, mais dans une complexitĂ© plus riche et selon un plan embelli66 ». La restauration envisagĂ©e par le dogme chrĂ©tien n’est pas un simple retour Ă  la situation antĂ©-lapsaire c’est un rĂ©tablissement qui ouvre une voie d’expansion du MystĂšre et d’enrichissement de son impression dans le cƓur qui l’accueille ; felix culpa, – mirabilius reformasti », rappelait le jĂ©suite67. Haut de page Notes 1 von Balthasar, Catholique, coll. Communio, Paris, Fayard, 1976, p. III. Autre exemple M. le chanoine Bardy Ă©crivait rĂ©cemment que si l’on faisait un scandaleux abus de compliments sur “les livres qui s’imposent”, il venait d’en lire un qui, par exception, effectivement, “s’impose” – et c’est le magnifique ouvrage du R. P. de Lubac, S. J., sur les aspects sociaux du dogme », SupplĂ©ment Ă  la “Vie spirituelle” 57 1938, p. 123. 2 Les actes du colloque sont rassemblĂ©s dans Henri de Lubac l’Église dans l’histoire », Communio 33/5 2008. La citation est tirĂ©e de l’éditorial É. de Moulins-Beaufort, Henri de Lubac l’Église dans l’histoire des hommes », Ibid., p. 8. Outre ceux sur qui seront Ă©voquĂ©s directement dans ces pages, signalons quelques travaux Calvez, Relire “Catholicisme” de Henri de Lubac », Études 3754 1991, p. 371‑378 ; D. Bertrand, Patristique et apologĂ©tique. Catholicisme », Bulletin de l’Institut Catholique de Lyon, 118 1997, p. 17‑29 ; M. Figura, L’extension catholique selon le premier ouvrage de Henri de Lubac, Catholicisme », Communio 37/6 2012, p. 33‑48. 3 L. Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique », Communio 33/ 5 2008, p. 104. 4 É. de Moulins-Beaufort, “À plusieurs un seul corps”. Les dimensions eucharistiques de l’unitĂ© selon Henri de Lubac », Communio 39/ 6 2014, p. 23. 30. 5 J. Maritain, Distinguer pour unir ou les degrĂ©s du savoir, Paris, 1932. 6 H. de Lubac, Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme, ƒuvres complĂštes, t. 7, Paris, Cerf, p. 287. 7 H. de Lubac, Augustinisme et thĂ©ologie moderne, ƒuvres complĂštes, t. 13, Paris, Cerf, 2008, p. XXIV. Nous soulignons. On notera ce commentaire “unir pour distinguer” cet aphorisme d’origine blondĂ©lienne indique la volontĂ© de ne pas se mettre en position dĂ©fensive pour Ă©clairer ce que dit le christianisme », G. Chantraine, La thĂ©ologie du surnaturel selon Henri de Lubac », 119 1997, p. 226. 8 Parmi les trĂšs nombreux travaux sur le paradoxe lubacien, on peut se rĂ©fĂ©rer Ă  V. Franco Gomes, Le paradoxe du dĂ©sir de Dieu. Étude sur le rapport de l’homme Ă  Dieu selon Henri de Lubac, coll. Études lubaciennes, 4, Paris, Cerf, 2005. 9 H. de Lubac, ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale. Les quatre sens de l’Écriture, t. 1, coll. ThĂ©ologie, 41, Paris, Aubier-Montaigne, 1959, p. 333-334. 10 H. de Lubac, Paradoxes, ƒuvres complĂštes, t. 31, Paris, Cerf, 1999, p. 71-72. Rappelons cette sĂ©rie d’énumĂ©rations typiquement lubacienne Dieu crĂ©e le monde pour sa gloire, 
 et cependant par bontĂ© pure ; l’homme est actif et libre, et cependant il ne peut rien sans la grĂące 
 ; la vision de Dieu est un don gratuit, et pourtant son dĂ©sir s’enracine au plus profond de tout esprit
 », H. de Lubac, Catholicisme
, p. 284. 11 H. de Lubac, Surnaturel. Études historiques, Paris, Lethielleux – 2010, p. 484. 12 H. de Lubac, Les Églises particuliĂšres dans l’Église universelle, Paris, Aubier-Montaigne, 1971, p. 50-51. 13 H. de Lubac, MĂ©moire sur l’occasion de mes Ă©crits, ƒuvres complĂštes, t. 33, Paris, Cerf, 2006, p. 135. 14 Dans sa thĂšse, Bertrand Dumas a mis en avant l’indispensable fonction de l’intelligence des Écritures pour comprendre le rapport entre thĂ©ologie et mystique. Voir B. Dumas, Mystique et thĂ©ologie d’aprĂšs Henri de Lubac, coll. Études lubaciennes, 8, Paris, Cerf, 2013. 15 Bien des exemples de cette logique pourraient ĂȘtre relevĂ©s dans les travaux lubaciens, notamment ses premiers articles. Une bonne illustration se rencontre dans l’articulation entre pouvoir temporel » et pouvoir spirituel ». L’un et l’autre ne peuvent se rencontrer et se fĂ©conder mutuellement qu’à l’intĂ©rieur de la conscience personnelle. Voir H. de Lubac, Le pouvoir de l’Église en matiĂšre temporelle », Revue des Sciences Religieuses. 12 1932, p. 329-354. Repris sous le titre L’autoritĂ© de l’Église en matiĂšre temporelle », dans ThĂ©ologies d’occasion, Paris, 1984, p. 215-254. 16 G. Chantraine, La “corrĂ©lation radicale” des Églises particuliĂšres et de l’Église universelle chez Henri de Lubac », Ecclesia tertii millenii advenientis. Omaggio al P. Ángel AntĂłn, F. Chica, S. Panizzolo et H. Wagner Ă©d., Piemme, Casale Monferrato, 1997, p. 82. 17 G. Chantraine – Lemaire., Henri de Lubac, t. 4 Concile et aprĂšs-Concile 1960-1991, coll. Études lubaciennes, 9, Paris, Cerf, 2013, p. 70. 18 Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique
 », p. 104. Cette lecture, trop rapide, conduit Ă  une reprise faussĂ©e des termes de Lubac la clef qui permet de rĂ©soudre cette aporie potentielle entre unitĂ© et distinction, et donc entre personnelle et universelle, est la catĂ©gorie d’union », Ibid., p. 104-105. Outre que les deux pages de Catholicisme sur lesquelles l’auteur fonde cette remarque tĂ©moignent, par deux fois, d’une quasi-identitĂ© entre antinomie » et paradoxe », il en vient surtout Ă  poser une aporie potentielle » entre unitĂ© et distinction qui ne trouve pas de fondement dans la pensĂ©e de Lubac. Ces deux termes, nous l’avons vu prĂ©cĂ©demment, ne sont jamais opposĂ©s dialectiquement. Ils sont intĂ©grĂ©s l’un dans l’autre, de telle sorte qu’on ne peut mettre en parallĂšle l’antinomie apparente entre unitĂ© et distinction » et celle qui oppose effectivement le personnel et l’universel ». 19 Lettre de Lubac Ă  G. Fessard, du 23 mars 1938. CitĂ©e par J. Stern, PrĂ©sentation » Ă  H. de Lubac, Catholicisme
, p. XIV. 20 Catholicisme met au jour des suspicions dĂ©jĂ  anciennes Ă  l’endroit de son auteur. DĂšs le temps du scolasticat, solidaire en cela de toute une gĂ©nĂ©ration, le jeune religieux attirait sur lui des regards soupçonneux ; une mĂ©fiance qui ira en s’amplifiant Ă  mesure de son enseignement et, plus encore, de ses publications. 21 H. de Lubac, MĂ©moire
, p. 25. 22 J. Stern, PrĂ©sentation » Ă  H. de Lubac, Catholicisme
, p. II. 23 Congar, Sainte Église. Études et approches ecclĂ©siologiques, coll. Unam Sanctam, 41, Paris, Cerf, 1963, p. 521. L’auteur continue les douze chapitres qui le [Catholicisme] composent se suivent sans qu’il y ait entre eux un lien rigoureux et surtout un progrĂšs continu de la pensĂ©e ». 24 Wagner, Henri de Lubac, coll. Initiations aux thĂ©ologiens, Paris, Cerf, 2007, p. 154. 25 Lubac, MĂ©moire
, p. 25-26. 26 Reprenons ce passage-clĂ© dans sa totalitĂ© Le dilemme [de l’unitĂ©] ne peut ĂȘtre complĂštement surmontĂ© par aucune logique abstraite, qu’elle soit du concept ou du jugement, qu’elle fonctionne selon la loi d’identitĂ© ou selon la loi de participation. Il y faut Ă  la base une aperception rĂ©elle, qui saisisse d’un seul regard, hors de toute intuition spatiale, le lien du personnel et de l’universel. Mais il ne suffit pas que ce lien soit conçu pour qu’il se rĂ©alise. L’idĂ©e de l’unitĂ© n’est pas l’unitĂ© mĂȘme », H. de Lubac, Catholicisme
, p. 297. 27 L’un des prĂ©jugĂ©s les plus enracinĂ©s contre la religion catholique est qu’elle 
 n’offre plus un idĂ©al capable de rallier les hommes d’aujourd’hui, soucieux avant tout d’une mystique communautaire ». Ces mots sont tirĂ©s d’une recension non signĂ©e qui est un bon exemple de l’éclectisme dĂ©plorĂ© par Lubac c’est clairement la premiĂšre partie qui retient ici l’attention. L’auteur insiste sur les services rendus par cet ouvrage pour l’ apostolat social ». Voir le SupplĂ©ment Ă  “La vie spirituelle” 57 1938, p. 123-125. Ceci Ă©tant, l’auteur termine en invitant Ă  retrouve[r] », dans Catholicisme, le secret de l’unitĂ© ». On ne saurait mieux dire. 28 von Balthasar – G. Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac. L’homme et son Ɠuvre, coll. Le sycomore, Paris – Namur, Lethielleux – Culture et vĂ©ritĂ©, 1983, p. 67. 29 von Balthasar – G. Chantraine, Le cardinal
, p. 67. 30 A. Russo, Henri de Lubac. Bibliographie, Paris, Brepols, 1997, p. 85. von Balthasar – G. Chantraine, Le cardinal
, p. 74. 31 Wagner, Henri de Lubac
, p. 157. 32 É. de Moulins-Beaufort, ActualitĂ© paradoxale de Catholicisme », Communio 33/5 2008, p. 89. 33 P. Vallin, Catholicisme le P. de Lubac au seuil d’une Ɠuvre », ThĂ©ophilyon 9/3 2004, p. 70. 34 A. Russo, L’idĂ©e de solidaritĂ© dans Catholicisme 1938 », 44 2013, p. 72. Mais le mĂȘme auteur Ă©crivait, quelques pages auparavant, que la troisiĂšme partie se prĂ©occupe surtout de dissiper quelques malentendus », ibid., p. 58. 35 Wagner, Henri de Lubac
, p. 154. 36 Lubac, ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale
, t. 1, p. 192. 37 En gros, l’on peut dire que l’ouvrage veut montrer le caractĂšre Ă  la fois social, historique et intĂ©rieur du christianisme, cette triple note lui confĂ©rant ce caractĂšre d’universalitĂ© et de totalitĂ© exprimĂ© au mieux par le mot “catholicisme” », Lubac, MĂ©moire
, p. 25. 38 Villemin, FĂ©conditĂ© ecclĂ©siologique
 », p. 104. 39 Il indique ainsi le projet de la troisiĂšme partie examiner comment le catholicisme exalte les valeurs personnelles 
 et comment son double caractĂšre historique et social n’est pas Ă  comprendre en un sens purement temporel et terrestre » p. XIII. Voir Ă©galement loin d’attĂ©nuer le caractĂšre historique et social de la religion d’IsraĂ«l » p. 135 ; on aperçoit peut-ĂȘtre maintenant comment le caractĂšre historique que nous avons reconnu au christianisme, autant que son caractĂšre social, assure le sĂ©rieux de ce rĂŽle » p. 288 ; le double caractĂšre historique et social que nous avons reconnu au catholicisme
 » p. 308 ; il faut, en faisant le procĂšs de ce “social” entiĂšrement temporalisĂ© qui domine aujourd’hui partout les esprits, et qui n’hĂ©rite qu’en le dĂ©gradant du caractĂšre historique et social de notre foi
 » p. 313. On retrouve la mĂȘme expression dans H. de Lubac, Histoire et Esprit
, p. 420. 40 Par exemple, au dĂ©but du chapitre XI mettre en relief autant que nous l’avons fait le caractĂšre social du dogme et ce qu’on pourrait appeler l’élĂ©ment unitaire du catholicisme, n’est-ce pas diminuer ou obscurcir dangereusement cette autre vĂ©ritĂ©, non moins essentielle, que le salut est pour chacun affaire personnelle », Lubac, Catholicisme
, p. 283 ; nous soulignons. Autre exemple l’homme social, l’homme historique de Marx n’a que deux dimensions. Le sentiment de l’Éternel 
 doit lui restituer sa profondeur », ibid., p. 316-317 ; nous soulignons. Un contre-exemple de cette vision sociale et historique du monde que le christianisme nous a communiquĂ©e, elle [l’Église] sait tirer les consĂ©quences », ibid., p. 207 ; ici, le troisiĂšme terme n’est pas Ă©voquĂ©. 41 H. de Lubac, Le caractĂšre
 », p. 265. 42 Lubac, Catholicisme
, p. 138. Nous soulignons. 43 H. de Lubac, La recherche d’un homme nouveau », dans Affrontements mystiques, ƒuvres complĂšte, t. 4, p. 270. Également mystĂšre Ă  la fois historique et spirituel, intĂ©rieur et social », ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale
, p. 196. Une autre fois, on lit il fallait [au temps de Renan] aussi prĂ©venir le double mirage, mirage d’un pseudo-mysticisme social et mirage d’un nouveau millĂ©narisme », Catholicisme
, p. 264 ; on passe alors du social » Ă  l’ historique ». S’agissant des sens spirituels de l’Écriture, Lubac reprend l’image de la triple note » concernant cette interprĂ©tation [qui] se prĂ©sente Ă  la fois comme spirituelle, historique et sociale », Catholicisme
, p. 157. 44 Lubac, Catholicisme
, p. 138. Ce passage ce situe dans le premier chapitre de la deuxiĂšme partie Le christianisme et l’histoire ». 45 Lubac en donnait d’ailleurs une idĂ©e dĂšs son quatriĂšme chapitre les premiĂšres gĂ©nĂ©rations chrĂ©tiennes avaient un sentiment trĂšs vif de cette solidaritĂ© de tous les individus et des diverses gĂ©nĂ©rations dans la marche vers un mĂȘme salut. 
 C’était l’espoir du salut de la communautĂ©, condition de salut des individus ». Il Ă©voquait Ă©galement une inclusion de l’espoir personnel dans la grande espĂ©rance commune », Lubac, Catholicisme
, p. 92. 46 Lubac, Catholicisme
, p. 297. 47 H. de Lubac, Le drame de l’humanisme athĂ©e, ƒuvres complĂštes, t. 2, Paris, Cerf, 1998, p. 111. 48 von Balthasar ‑ G. Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac
, p. 46. Voir aussi, Ibid., p. 58. 49 von Balthasar ‑ G. Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac
, p. 59 ; formulation bientĂŽt rĂ©itĂ©rĂ©e Catholicisme nous engage 
 dans l’entreprise consistant Ă  construire, en Ă©vitant l’historicisme, une thĂ©ologie de vĂ©ritable synthĂšse Ă  partir des sources premiĂšres », Ibid, p. 74. 50 Le thĂ©ologien suisse Ă©crivit un article trĂšs proche de celui de Lubac von Balthasar, ThĂ©ologie et saintetĂ© », Dieu vivant 12 1948, p. 17-31. 51 Balthasar ‑ Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac
, p. 50-51. 52 Balthasar ‑ Chantraine, Le cardinal Henri de Lubac
, p. 66, note 6. 53 von Balthasar, ThĂ©ologie et sainteté  », p. 28. L’auteur poursuit la tragique scission de l’IdĂ©e et de l’Histoire se constitua de nouveau, et de nouveau en faveur d’un monde des IdĂ©es oĂč l’histoire n’avait pas de place. On cessa de voir dans la rĂ©vĂ©lation historique l’évĂ©nement qui s’impose Ă  l’intelligence et Ă  l’obĂ©issance comme toujours actuel », ibid., p. 29. 54 Aujourd’hui, Ă©crit-il encore, cet aspect historique de la RĂ©vĂ©lation, comme Ă©vĂ©nement et rĂ©alitĂ©, a disparu de la dogmatique. Elle abandonne son travail essentiel Ă  une prĂ©tendue “exĂ©gĂšse” qui, sans prendre conscience de son devoir dogmatique, le laisse aux historiens et aux philologues », von Balthasar, ThĂ©ologie et sainteté  », p. 28-29. 55 Villemin, FĂ©condité  », p. 107. 108. 56 Il y aurait probablement lieu de relier cette analyse Ă  la distinction que Lubac fait entre le systĂšme des trois ou des quatre sens de l’Écriture. Mais nous laissons cela de cĂŽtĂ© ici. On se reportera, notamment, Ă  la 1Ăšre section du 4e chapitre d’Histoire et Esprit Le triple sens de l’Écriture ». 57 Ph. Vallin, La mĂ©thode de Catholicisme le choix de la coupe sagittale pour une vision unifiante de la foi », Communio 33/5 2008, p. 55-66. 58 Plan vertical, perpendiculaire au plan de face », explique Le petit Robert. 59 Le procĂ©dĂ© de la coupe sagittale 
 apportera proprement deux bĂ©nĂ©fices Ă  l’évidence une plus grande justesse pour l’investigation d’un corps inscrit dans les trois dimensions de l’espace ; mais surtout le respect d’un facteur dĂ©cisif de la corporĂ©itĂ© humaine, la symĂ©trie latĂ©rale – avec l’exception des asymĂ©tries selon les cas – puisque l’homme est droitier ou gaucher ». Vallin, La mĂ©thode
 », p. 62. 60 Vallin, La mĂ©thode
 », p. 64. 61 Vallin, La mĂ©thode
 », p. 63. Cela renvoie Ă  H. de Lubac, Catholicisme
, p. 19. 161-162. 62 Lubac, Catholicisme
, p. 13-14. Du haut de sa croix, les bras Ă©tendus il [le Christ] rassemblera les parties disjointes de la crĂ©ation. 
 Par son unique Sacrifice, il fera donc de toutes les nations un seul Royaume », Lubac, Catholicisme
, p. 19-20. 63 Lubac, Catholicisme
, p. 284. 64 Qui s’engagerait dans cette rĂ©flexion aurait ainsi Ă  indiquer comment le mystĂšre de la croix est bien centre » unique et essentiel le langage de misĂ©ricorde et de pardon Ă©tant alors reconnu comme principe intĂ©rieur d’unitĂ© de la rĂ©vĂ©lation qui se dira toujours en paradoxe. Le rĂ©tablissement acquis par l’acte rĂ©dempteur indique une rĂ©unification certaine ; mais la saisie rĂ©flexe, intellectuelle et spirituelle, de cette unitĂ© retrouvĂ©e, en vertu du mĂȘme sacrifice de rĂ©demption, doit accueillir les contradictions. 65 Moulins-Beaufort, ActualitĂ© paradoxale
 », p. 94. 66 Lubac, Catholicisme
, p. 20. 67 Lubac, Catholicisme
, p. 20. Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Emmanuel Decaux, La place de l’histoire dans la thĂ©ologie chrĂ©tienne l’intuition d’Henri de Lubac et le plan de Catholicisme », Revue des sciences religieuses, 89/2 2015, 201-220. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Emmanuel Decaux, La place de l’histoire dans la thĂ©ologie chrĂ©tienne l’intuition d’Henri de Lubac et le plan de Catholicisme », Revue des sciences religieuses [En ligne], 89/2 2015, mis en ligne le 01 avril 2017, consultĂ© le 26 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
Coursvidéo L'inconscient - Cours de Philosophie Terminale. Dans cette vidéo nous allons nous intéresser à l'inconscient en philosophie en étudiant la position de différents philosophes ayant pu s'intéresser à ce sujet. Cette vidéo vous permettra d'avoir un aperçu complet de ce qu'est l'inconscient en philosophie pour que vous
Qu'est-ce l’hypnose Hypnos en grec signifie sommeil. lorsque l’hypnose est rĂ©alisĂ©e la conscience claire et distincte est mise en veilleuse que l’on peut appeler aussi conscience consciente ou esprit conscient au profit de l’éveil d’une conscience inconsciente. La conscience est dite consciente conscious awareness dans la mesure oĂč elle est restreinte, car elle ne peut porter son attention qu’à un nombre limitĂ© d’élĂ©ments. La conscience est dite inconsciente unconscious awareness dans la mesure oĂč elle supporte la totalitĂ© des souvenirs, des perceptions des sens externes et internes, des rĂ©sultats et des possibilitĂ©s d’apprentissage. Ces Ă©lĂ©ments sont trop nombreux – ils sont infinis – pour ĂȘtre distinguĂ©s par la conscience consciente elle s’en trouve donc obscurcie. La conscience inconsciente qui supporte ce grand nombre peut ĂȘtre identifiĂ©e Ă  la totalitĂ© de la personne incarnĂ©e, donc au corps vivant en tant qu’il est esprit. Cette conscience inconsciente pourrait tout aussi bien ĂȘtre appelĂ©e vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Entre vigilance restreinte et vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e, il existe tous les degrĂ©s possibles de vigilance. Ce qui pourrait faire comprendre que l’on dĂ©finisse l’hypnose comme un Ă©tat modifiĂ© de conscience. L’induction de l’hypnose est le passage de la vigilance restreinte Ă  la vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Ce passage qui est toujours le fruit d’un accord ou d’une dĂ©cision du patient, est favorisĂ© par diverses techniques fixation du regard, attention portĂ©e aux diffĂ©rentes parties du corps, confusion, etc. et par l’état de vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans lequel se trouve le thĂ©rapeute. C’est par ces techniques et par cet Ă©tat que le thĂ©rapeute peut ĂȘtre dit user de suggestion. Le pouvoir du thĂ©rapeute a donc pour fondation la largeur et l’intensitĂ© de sa veille gĂ©nĂ©ralisĂ©e. LĂ  oĂč les modifications opĂ©rĂ©es par l’exercice de l’hypnose peuvent ĂȘtre comprises comme la transformation de la rigiditĂ© des habitudes, enregistrĂ©es par l’esprit conscient, en souplesse et fluiditĂ© grĂące Ă  l’expĂ©rience de la complexitĂ© et de la force de la vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e. L’esprit inconscient met Ă  la disposition du patient les nouvelles possibilitĂ©s et capacitĂ©s qui vont lui permettre de changer. Dans cette perspective, il est facile d’admettre que l’hypnose puisse ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme thĂ©rapeutique. Elle est en effet capable de guĂ©rir certains troubles ou comportements nocifs contrĂŽle de la douleur, addictions, difficultĂ©s alimentaires, dysfonctionnements psychiques ou psycho-somatiques. Quelqu’un, par exemple, voudrait bien ne plus fumer. Son passage par la vigilance gĂ©nĂ©ralisĂ©e lui permettra d’une part de mesurer et d’approfondir le degrĂ© de sa dĂ©termination, d’autre part de prendre appui sur des forces et des intĂ©rĂȘts nouveaux qu’il ne soupçonnait pas et qui rendent dĂ©risoire en comparaison le plaisir de la cigarette. L’hypnose guĂ©rit alors parce que, modifiant le contexte d’une habitude, elle en dĂ©truit le ressort. L’hypnose est aussi mĂ©dicale, au sens traditionnel du terme, car elle est une maniĂšre privilĂ©giĂ©e de dĂ©velopper certains aspects de cette pratique la prĂ©sence du thĂ©rapeute, son attention au patient, l’échange entre patient et thĂ©rapeute. On sait que ces traits constituent le premier remĂšde et rendent possible l’efficacitĂ© des autres remĂšdes. MĂȘme si les mĂ©canismes de l'hypnose restent inexpliquĂ©s. son efficacitĂ© est aujourd'hui largement dĂ©montrĂ©e. Ce qu'il faut savoir sur cette technique ancienne dont on redĂ©couvre l'intĂ©rĂȘt majeur dans l'auto-guĂ©rison et l'Ă©tablissement d'un lien entre le corps et l’esprit. Les principales questions sur l’hypnose Dans ce climat de grande mĂ©fiance envers les gros laboratoires pharmaceutiques qui prĂŽnent le tout mĂ©dicament, depuis quelques annĂ©es, nous assistons au grand retour des mĂ©decines douces et thĂ©rapies dites parallĂšles comme l’hypnose cette technique thĂ©rapeutique plus que centenaire a le vent en poupe et engendre la multiplication des livres chez les Ă©diteurs, des forums sur Internet, et autres confĂ©rences
 Les possibilitĂ©s multiples de l’hypnose sont redĂ©couvertes, tant par les thĂ©rapeutes, les psychologues et les mĂ©decins, que par le public ; et sa rĂ©putation auparavant sulfureuse Ă©tait en train de s’estomper. Voici en quelques questions-rĂ©ponses, l’essentiel de cette pratique qui semble mettre en jeu les capacitĂ©s les plus Ă©tranges de notre cerveau. Qu’est-ce que l’hypnose ? Chaque spĂ©cialiste a sa propre dĂ©finition et aucune thĂ©orie ne fait autoritĂ©. Le phĂ©nomĂšne hypnotique est si complexe que les praticiens disent volontiers qu’il y a, non pas une, mais plusieurs hypnoses. Une seule certitude ce n’est pas un Ă©tat de sommeil, mais un Ă©tat modifiĂ© de conscience EMC, comme le rĂȘve, la transe, la relaxation, les expĂ©riences mystiques, la mĂ©ditation
 L'Ă©tat de transe hypnotique correspond Ă  la modification de la vigilance normale qui nous permet habituellement de raisonner et de vivre au quotidien. Cette Ă©tat dispose de caractĂ©ristiques particuliĂšre oĂč dans un environnement monotone oĂč rien ne se passe, oĂč les stimuli sont peu intenses, notre cerveau se retrouve en manque d’informations. Il se met alors Ă  en produire lui-mĂȘme en puisant des images dans son inconscient. C'est un Ă©tat de rĂȘve tout en restant conscient. Contrairement Ă  l’état de vigilance normale, oĂč l’attention embrasse de nombreux centres d’intĂ©rĂȘt en mĂȘme temps et passe rapidement de l’un Ă  l’autre, elle est concentrĂ©e, sous hypnose, sur un sujet beaucoup plus restreint. C’est ainsi que, progressivement, la personne hypnotisĂ©e oublie la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure pour entrer dans une rĂ©alitĂ© intĂ©rieure gĂ©nĂ©rĂ©e par l'inconscient, mais qu’elle vivra comme extĂ©rieure. La voix de l’hypnotiseur continue d’ĂȘtre entendue, ses mots gĂ©nĂšrent un stimulus trĂšs particulier qui augmente le pouvoir de la suggestion. Celle-ci provoque alors des changements psychologiques ou physiologiques inhabituels disparition immĂ©diate de douleurs aiguĂ«s ou d’un eczĂ©ma, etc.. Pourquoi ? Comment ? Cela reste encore Ă  ce jour un mystĂšre. Est-elle Ă©tĂ© prouvĂ©e scientifiquement ? Ses effets, oui. De nombreuses Ă©tudes ont montrĂ© qu’une suggestion hypnotique entraĂźne des rĂ©ponses neuronales. Exemple L'Ă©tude clinique menĂ©e en 1997 par le Pr Stephen Kosslyn, du dĂ©partement de neurologie du Massachusetts General Hospital de Boston qui a prĂ©sentĂ© Ă  un groupe de seize personnes une palette de couleurs Ă©chelonnĂ©es et une palette de dĂ©gradĂ©s de gris. Les rĂ©actions de leur cerveau Ă©taient enregistrĂ©es par un tomographie Ă  Ă©mission de positrons. Lorsque, sous hypnose, on demandait Ă  chacune de ces personnes de voir en couleurs la palette de gris, c’était l’aire occipito-pariĂ©tale, l’une des zones de reconnaissance des couleurs, qui Ă©tait activĂ©e > le cerveau avait donc rĂ©agi comme s’il voyait de la couleur Ă  la place du gris, ce que demandait la suggestion. Comment se passe une sĂ©ance ? Dormez, je le veux ! Cette formule lĂ©gendaire est rĂ©servĂ©e au spectacle
 PratiquĂ©e par un hypnopraticien, l’hypnose est dĂ©clenchĂ©e de maniĂšre progressive. Une sĂ©ance dure environ 45 minutes. AllongĂ© sur un divan, le sujet ferme les yeux ou fixe un point prĂ©cis dans la piĂšce. Assis sur une chaise Ă  cĂŽtĂ© de lui, le thĂ©rapeute l’invite Ă  se dĂ©tendre. C’est la phase de prĂ©-induction. Certains professionnels utilisent un Ă©quipement sonore qui diffuse une musique apaisante, et parlent dans un micro d’une voix douce et monocorde. Ils proposent au sujet de se concentrer sur certaines zones du corps c’est la phase d’induction, qui lui permet de fixer son attention sur lui-mĂȘme. Une somnolence peut s’installer. Le praticien vĂ©rifie l’état de la personne en lui demandant de lever une main ou de croiser les doigts. Si elle rĂ©pond Ă  la demande, c’est qu’elle se trouve bien en Ă©tat d’hypnose. Ensuite, le praticien rĂ©pĂšte des suggestions, directes Votre douleur au bras disparaĂźt ou indirectes Vous ĂȘtes dans un endroit agrĂ©able. A la fin de la sĂ©ance, le sujet se rĂ©veille en douceur au terme d’un compte Ă  rebours, pour retrouver le contrĂŽle de ses muscles et revenir Ă  la rĂ©alitĂ© sans sensation de malaise. Puis, patient et praticien commentent la sĂ©ance. Exemple un homme vivant mal l’approche de la retraite a retrouvĂ© sous hypnose le souvenir d’autres changements entrĂ©e Ă  l’école primaire ou secondaire, Ă  l’universitĂ©, mariage, enfants, etc.. Avec le hypnopraticien, il va analyser ses rĂ©sistances, mais aussi les bĂ©nĂ©fices de ces changements pour construire un scĂ©nario idĂ©al » qui lui permettra d’effectuer une transformation intĂ©rieure positive. Quelles sont les diffĂ©rentes techniques d’hypnose ? On distingue quatre catĂ©gories Traditionnelle L’hypnotiseur joue un rĂŽle de premier plan, il dirige la sĂ©ance, prononce des suggestions directes injonctions, tandis que le sujet reste passif. Semi-traditionnelle L’hypnotiseur, toujours au premier plan, Ă©met Ă  la fois des suggestions directes et indirectes. Nouvelle L’accent est mis sur la personne et sur sa relation avec son praticien, par des Ă©changes, une communication. Ericksonienne Le sujet participe Ă  sa mise en condition hypnotique. Le praticien utilise des mĂ©taphores pour que l’inconscient du sujet choisisse lui-mĂȘme les solutions de ses problĂšmes. Tout le monde est-il hypnotisable ? Selon l’échelle de suggestibilitĂ© hypnotique mise au point par l’universitĂ© de Stamford, 95 % d’entre nous sont hypnotisables dont 10 % en Ă©tat d’hypnose profonde, suels 5 % des patients sont rĂ©fractaires et on ignore encore pourquoi il n’a Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ© Ă  ce jour, aucune corrĂ©lation entre la structure de la personnalitĂ© et la suggestibilitĂ©. Quels sont les effets et remĂšdes ? En France, plus d’un millier de praticiens ont recours Ă  l’hypnose. Dans certains cas, elle constitue l'intervention elle-mĂȘme, dans d’autres, elle facilite l’action d'un mĂ©decin. C'est efficace pour L’arrĂȘt du tabac 80 % de taux de rĂ©ussite. L’hypnose aide aussi Ă  lutter contre les effets du sevrage L’excĂšs de poids et la boulimie elle exerce un bon rĂŽle de soutien psychologique dans les cures d’amaigrissement. La lutte contre la douleur elle ne remplace pas l’anesthĂ©sie, mais peut la complĂ©ter et permettre de diminuer les doses de mĂ©dicaments. Elle est aussi de plus en plus utilisĂ©e en chirurgie dentaire. Les troubles psychologiques stress, phobies, nĂ©vroses, anxiĂ©tĂ©, mais aussi impuissance, frigiditĂ©, problĂšmes de trac, de mĂ©moire, etc. Les troubles digestifs ulcĂšres, colites ou diarrhĂ©es dus au stress. Les maladies psychosomatiques maladies de la peau eczĂ©ma, psoriasis, etc., spasmophilie, rhinites Ă  rĂ©pĂ©tition, troubles de la voix et du chant, asthme. Les maladies chroniques graves, telles que le cancer. C'est inefficace pour La plupart des troubles psychiatriques graves, comme les dĂ©pressions aiguĂ«s, la schizophrĂ©nie. Le sevrage des drogues dures. Tout le monde est-il capable d'hypnotiser ? Oui. A condition d'ĂȘtre formĂ© aux diffĂ©rentes techniques. Certains hypnotiseurs sont plus douĂ©s que d’autres... Pour devenir un hypnopraticien sĂ©rieux, il faut avoir fait des Ă©tudes, c’est-Ă -dire ĂȘtre dĂ©jĂ  un professionnel Ă  l'Ă©coute. Une formation en hypnose peut ĂȘtre suivie grĂące aux cursus proposĂ©s par les associations reprĂ©sentant les diverses Ă©coles. Peut-on s'hypnotiser soi-mĂȘme ? Oui. En fait, les professionnels affirment aujourd’hui que toute hypnose est une auto-hypnose, le vĂ©ritable pouvoir de transformation ou de guĂ©rison se trouvant dans l’esprit de la personne hypnotisĂ©e, et non dans celui de l’hypnotiseur. Il est donc tout Ă  fait possible de s’auto-hypnotiser, mais ce n’est pas un exercice facile. Des guides pratiques et des cassettes audio pourront vous y aider. Dans un premier temps, le plus important est de mettre au point un rituel qui va amorcer le processus d’induction sĂ©ance tous les jours Ă  la mĂȘme heure, au mĂȘme endroit, avec le mĂȘme type de vĂȘtements, etc. ; ensuite, d’apprendre Ă  se relaxer. Vous pouvez aussi enregistrer vos propres messages. Le praticien influence-t-il le patient ? Cette question est au centre de dĂ©bats passionnĂ©s. Depuis quelques annĂ©es, devant l’augmentation faramineuse de cas d’incestes dĂ©couverts sous hypnose aux Etats-Unis, les spĂ©cialistes commencent Ă  parler de syndrome des faux souvenirs, mettant en cause le rĂŽle de l’hypnotiseur. Qu’en est-il ? En Ă©tat hypnotique, on peut se souvenir d’authentiques Ă©vĂ©nements oubliĂ©s ou refoulĂ©s. On peut aussi, en hypnose profonde, voir apparaĂźtre des fantasmes comme s’il s’agissait d’évĂ©nements rĂ©els leur vĂ©racitĂ© est telle qu’on ne peut les distinguer de vrais souvenirs, car notre cerveau a la possibilitĂ© de modifier ou de reconstruire un Ă©vĂ©nement. Il n’y a donc, Ă  ce jour, aucune rĂ©ponse dĂ©finitive ni sur la rĂ©alitĂ© des souvenirs d’abus sexuels, de vies antĂ©rieures, ou d’enlĂšvements extraterrestres dĂ©couverts sous hypnose profonde, ni sur l’influence de l’hypnotiseur par un phĂ©nomĂšne de transmission d’inconscient Ă  inconscient, voire tĂ©lĂ©pathique
 Peut-il se produire des accidents ? Non. On se rĂ©veille toujours quoi qu’il arrive. D’abord parce qu’on ne dort pas ! Ensuite parce que, si aucune suggestion ne l’entretient, le fonctionnement hypnotique se dissipe de lui-mĂȘme. Quant Ă  la prĂ©tendue influence nĂ©gative de certains hypnotiseurs, entretenue par le cinĂ©ma, elle relĂšve de la lĂ©gende aucun hypnotiseur ne peut vous forcer Ă  faire quelque chose qui va Ă  l’encontre de vos valeurs morales. L’hypnose n’est pas un lavage de cerveau ! On ne rĂ©vĂšle pas ses secrets les plus intimes si on ne le dĂ©sire pas
 Toutefois, pour Ă©viter les charlatans, adressez-vous Ă  l’une des associations reconnues officiellement pour choisir votre hypnotiseur. L’hypnose peut-elle soigner les maladies chroniques ? Certaines oui. Les acouphĂšnes, par exemple, des bourdonnements d’oreille contre lesquels la mĂ©decine reste impuissante. GrĂące Ă  l’hypnose, il est possible de les effacer dans 60 % des cas, car une suggestion peut modifier l’activitĂ© des commandes neurobiologiques responsables du fonctionnement de nos organes. Si vous dĂ©cidez, par exemple, en auto-hypnose, d’augmenter la circulation du sang dans votre pied gauche, les vaisseaux sanguins vont se vasodilater sous l’effet d’une transduction une transmission de l’information aux cellules. L’hypnose permet, c’est certain, d’installer une passerelle entre le corps et l’esprit, et d’activer nos mĂ©canismes d’autoguĂ©rison. Dr GĂ©rard Arcas, mĂ©decin et chirurgien ORL, auteur de GuĂ©rir le corps par l’hypnose et l’auto-hypnose Ed. Sand. Pourquoi l'hypnose est si efficace sur le stress ? La gestion du stress est l’une des applications les plus demandĂ©es, avec l’anti-tabac et l’amaigrissement. On le sait, le stress peut engendrer de l’anxiĂ©tĂ©, des insomnies, ainsi que des Ă©tats dĂ©pressifs accompagnĂ©s de troubles somatiques. L’hypnose est beaucoup plus efficace que d’autres techniques comme la relaxation simple, d’abord parce que son effet relaxant renforcĂ© par la voix et la prĂ©sence rassurante de l’hypnotiseur, diminue trĂšs rapidement l’impact des agents stressants, quelle qu’en soit l’origine. Ensuite parce qu’elle permet au sujet en Ă©tat hypnotique de lever lui-mĂȘme ses inhibitions. Par exemple, une jeune femme tĂ©tanisĂ©e Ă  l’approche d’un entretien d’embauche important et n’en dormant plus, alors qu’elle savait avoir toutes les chances d’obtenir le poste, a revĂ©cu en hypnose un prĂ©cĂ©dent entretien oĂč elle avait trichĂ© sur son CV et avait Ă©tĂ© dĂ©couverte
 AprĂšs avoir ensemble Ă©valuĂ© sa peur, et trouvĂ© son seuil adĂ©quat de stimulation/excitation de bon stress, elle pourras reconsidĂ©rer ce nouvel entretien d'embauche Ă  venir comme un rite de passage, et non comme un jugement final. Sujets Ă©voquĂ©s dans cette page MĂ©decine douce, Hypnopole perpignan sud cabestany mĂ©dipole, toulouse centre ville place wilson, paris 15e arrondissement quartier grenelle, france par skype ou visioconfĂ©rence sĂ©ances en cabinet et Ă  distance, centre expert spĂ©cialiste en hypnothĂ©rapie ericksonienne, traitement du stress, du burn out, du syndrome post-traumatique, post traumatique, anxiĂ©tĂ©, anxiete, dĂ©pression post traumatique, dĂ©prime, choc psychologique, psychothĂ©rapie, guĂ©rir une dĂ©pression, traitement du dĂ©pressif, tempĂ©rament anxieux, peurs, peur, angoisses, angoisse, pensĂ©es irrationnelles, renforcement de l'Ă©go, bilan de compĂ©tence, peur panique, peur irrationnelle, crises de panique, troubles anxieux, phobies, agoraphobie, phobie, Claustrophobie, Peur des espaces confinĂ©s, CancĂ©rophobie Peur du cancer, Blemmophobie Peur du regard des autres, Autophobie Peur de la solitude, Aviophobie Peur de prendre l'avion, Agoraphobie Peur des espaces publics et, par extension, de la foule ; plus gĂ©nĂ©ralement, des espaces oĂč la fuite est rendue difficile foule, mais aussi lieux dĂ©serts, Achluophobie Peur de l'obscuritĂ© et du noir, AĂ©rodromophobie Peur de l'avion, des voyages en avion, et autres phobies la liste est longue.

Aperçudu corrigé : Peut-on prétendre à une science de l'inconscient ? Corrigé de 678 mots (soit 1 pages) directement accessible . Sujets connexes : l'inconscient n'est-il qu'une conscience obscurcie ? Les lacunes de la conscience justifient-elles l'existence de l'inconscient ? (Problématique et textes) Peut-il y avoir une science de l'inconscient? La

La plupart des souffrances humaines sont inutiles. Elles se forment, par ce que l’esprit superficiel gouverne notre vie. La souffrance que nous ressentons en ce moment est toujours une forme de non-acceptation, une forme de rĂ©sistance inconsciente Ă  ce qui est. Au niveau de la pensĂ©e, la rĂ©sistance est une forme de jugement. Sur le plan Ă©motionnel, c’est une forme de nĂ©gativitĂ©. La souffrance varie en intensitĂ© en fonction de notre rĂ©sistance au moment prĂ©sent, et cela, Ă  son tour, dĂ©pend de l’intensitĂ© avec laquelle nous nous identifions Ă  notre esprit. L’esprit cherche toujours Ă  nier et Ă  Ă©chapper au prĂ©sent. Annonce En d’autres termes, plus nous nous identifions Ă  notre esprit, plus nous souffrons. Ou encore, plus nous respectons et acceptons le PrĂ©sent, plus nous nous libĂ©rons de la douleur, de la souffrance et de l’esprit. Pourquoi l’esprit a-t-il l’habitude de nier ou de rĂ©sister au Maintenant ? Parce qu’il ne peut pas fonctionner et garder le contrĂŽle sans ĂȘtre associĂ© au temps, Ă  la fois passĂ© et futur, et donc il voit le prĂ©sent intemporel comme menaçant. En fait, le temps et l’esprit sont insĂ©parables. Imaginez la Terre sans vie humaine, habitĂ©e uniquement par des plantes et des animaux. Pixabay Y aurait-il encore un passĂ© et un futur ? Est-ce que les questions quelle heure est-il ? » ou quel jour sommes-nous aujourd’hui ? Ă  un sens Ă  un chĂȘne ou Ă  un aigle ? Je pense qu’ils seraient intriguĂ©s et rĂ©pondraient Bien sĂ»r que on est maintenant. C’est maintenant. Qu’y a-t-il d’autre? » Il ne fait aucun doute que nous avons besoin de l’esprit et du temps, mais dĂšs qu’ils prennent le contrĂŽle de nos vies, des problĂšmes, des souffrances et des chagrins surgissent. Pour s’assurer qu’il garde le contrĂŽle, l’esprit travaille tout le temps pour cacher le moment prĂ©sent avec le passĂ© et le futur. Ainsi, la vitalitĂ© et le potentiel crĂ©atif infini du Soi, qui est insĂ©parable du Maintenant, sont obscurcis par le temps et notre vraie nature est obscurcie par l’esprit. Annonce Nous souffrons tous d’ignorer ou de nier chaque moment prĂ©cieux ou de le rĂ©duire Ă  un moyen de rĂ©aliser quelque chose dans le futur, quelque chose qui n’existe que dans nos esprits, et jamais dans la rĂ©alitĂ©. Le temps accumulĂ© dans l’esprit humain contient beaucoup de souffrances dont l’origine est dans le passĂ©. Si vous ne voulez pas crĂ©er plus de souffrance pour vous-mĂȘme et pour les autres, ne crĂ©ez pas plus de temps, ou du moins pas plus qu’il n’est nĂ©cessaire pour faire face aux aspects matĂ©riels de votre vie. Comment arrĂȘter de crĂ©er » du temps ? Avoir une conscience profonde que le moment prĂ©sent est tout ce que vous avez. Faites-en dĂšs maintenant l’objectif principal de votre vie. Si auparavant vous Ă©tiez obsĂ©dĂ© par le temps et que vous faisiez des visites rapides au prĂ©sent, inversez cette logique, fixez-vous au prĂ©sent et faites des visites rapides au passĂ© et au futur lorsque vous avez besoin de gĂ©rer les aspects matĂ©riels de votre vie. Dites toujours oui » au moment prĂ©sent. Quoi de plus insensĂ© que de crĂ©er une rĂ©sistance intĂ©rieure Ă  quelque chose qui existe dĂ©jĂ  ? Quoi de plus insensĂ© que de s’opposer Ă  la vie elle-mĂȘme, qui est maintenant et toujours maintenant ? Abandonnez-vous Ă  ce qui est. Dites oui » Ă  la vie et voyez comment cela change les choses. Eckhart TollĂ© Voir plus Article prĂ©cĂ©dent On peut ĂȘtre une femme Ă©panouie cĂ©libataire ou sans enfant a dĂ©clarĂ© Jennifer Aniston Article suivant Vous voulez bien faire dans la vie ? DĂ©veloppez votre intelligence Ă©motionnelle ClĂ©ment a toujours Ă©tĂ© trĂšs empathique et possĂšde de grandes capacitĂ©s d'Ă©coute, lorsque les gens ont besoin de conseils dans leurs relations, c'est toujours vers lui qu'ils se tournent.

Linconscient. 1. Quelle est la langue de l’inconscient ? (58 min) Lacan Ă©tait un vĂ©ritable moulin Ă  paroles, mais ce n'est pas sa faute disait-il : "Une fois que vous ĂȘtes entrĂ© dans la roue du moulin Ă  paroles, votre discours en dit toujours plus que ce que vous n’en dĂźtes". Alors, la langue parlerait Ă  notre place ? Qu'est-ce que

Introduction Le mot "inconscient" et le mot "connaissance" semblent antinomiques. Ce qui est inconscient est ce qui Ă©chappe Ă  la conscience et donc ce qui Ă©chappe Ă  toute possibilitĂ© de connaissance. Mais la question, telle qu'elle est formulĂ©e suppose qu'on pourrait connaĂźtre l'inconscient, non pas directement, mais indirectement. Nous nous demanderons dans un premier temps ce qu'est l'inconscient, puis si l'on peut connaĂźtre l'inconscient et enfin quel intĂ©rĂȘt il y a Ă  connaĂźtre l'inconscient. 1. Qu'est-ce que l'inconscient ? La notion d'inconscient remet en cause la conception classique d'un homme maĂźtre de lui grĂące Ă  sa conscience. L’homme serait au contraire dĂ©terminĂ© par des forces obscures, auxquelles il ne pourrait pas avoir accĂšs. Pour Descartes, l'esprit s'identifiait avec la conscience, avec la pensĂ©e claire et distincte. On pouvait avoir accĂšs, par la conscience, Ă  tout ce qui se passe en nous, sans possibilitĂ© d'erreur. DĂšs le XVIIĂšme siĂšcle, bien avant Freud, un contemporain de Descartes, Leibniz, a rĂ©pondu Ă  Descartes que cette conception du psychisme humain est insuffisante. Pour Leibniz, contrairement Ă  Descartes, on ne peut pas rendre compte du psychisme, et mĂȘme du comportement en gĂ©nĂ©ral, sans reconnaĂźtre l'existence de pensĂ©es inconscientes. On n'a pas accĂšs Ă  tout ce qui se passe en nous. La pensĂ©e n'est pas toujours pensĂ©e consciente nous pensons toujours mais nous n'avons pas conscience de toutes nos pensĂ©es. Freud Ă©labore le concept d’un inconscient, instance Ă  la fois psychique et distincte de la conscience, qui a ses propres structures et ses propres lois de fonctionnement et d’action. Dans ce qu'il appelle la "topique" reprĂ©sentation spatiale du psychisme humain, Freud compare l'appareil psychique Ă  une maison Ă  trois Ă©tages. Ces trois parties conscient, prĂ©conscient, inconscient dans la premiĂšre topique/ moi, surmoi, ça dans la seconde se distinguent l'une de l'autre et possĂšdent leurs propres contenus et lois de fonctionnement, le plus souvent en conflit. Pour Freud, l'inconscient est l'ensemble des dĂ©sirs les plus primitifs, souvent sexuels, qu'ils soient refoulĂ©s ou originaires, constitutifs de tout homme. En gĂ©nĂ©ral, on dit que ce sont des dĂ©sirs refoulĂ©s dans l'enfance qui le constituent. Ce qui est nouveau, c'est que l'inconscient freudien est "agissant" il est dotĂ© d'une Ă©nergie qui le pousse vers le haut, et de rĂ©sistance formĂ©e par des conflits continus, et a un contenu propre des dĂ©sirs refoulĂ©s. C'est donc une entitĂ© rĂ©elle. Le concept d'inconscient s'enrichit donc il n'est plus seulement un rĂ©servoir de "contenus" Ă©chappant Ă  la conscience. Ces contenus sont dotĂ©s d'une signification, ils sont acceptables ou non par la conscience, et donc, "refoulĂ©s" par la conscience dans l'inconscient. L'inconscient a donc acquis, par rapport Ă  la tradition classique, un sens positif lieu psychique qui a ses contenus reprĂ©sentatifs spĂ©cifiques, une Ă©nergie et un fonctionnement propre. Ce n'est pas latent, mais "interdit de citĂ©" c'est ce que la conscience ne veut pas savoir, et cela, parce que "ça" va contre nos valeurs morales. On ne peut donc pas y accĂ©der facilement. 2. Peut-on connaĂźtre l'inconscient ? L'inconscient n'est pas une chose, il n'est pas de l'ordre des phĂ©nomĂšnes directement observable. On ne peut donc pas, Ă  proprement parler le connaĂźtre Ă  la maniĂšre des phĂ©nomĂšnes qu'observent des sciences comme la physique, l'astronomie ou la biologie. L'hystĂ©rie, les lapsus, les actes manquĂ©s, les rĂȘves, tous ces comportements qui auparavant Ă©taient considĂ©rĂ©s soit comme banals, soit comme absurdes donc sans signification sont les moyens qu'a trouvĂ©s l'inconscient pour se faire entendre, pour s'exprimer. Par lĂ , on satisfait en quelque sorte symboliquement nos dĂ©sirs rĂ©primĂ©s. Mais lĂ  oĂč l'inconscient se manifeste le plus, c'est la nuit pendant le sommeil. Alors, la censure laisse se manifester les contenus inconscients, qui font surface dans les rĂȘves. Comme le dit Freud dans Introduction Ă  la psychanalyse, le rĂȘve est la voie royale qui mĂšne Ă  l'inconscient. "le rĂȘve est la satisfaction inconsciente et dĂ©guisĂ©e d’un dĂ©sir refoulĂ©" satisfaction dĂ©guisĂ©e pour que justement la conscience en laisse Ă©merger des fragments plus ou moins nombreux et cohĂ©rents, dans lesquels elle ne reconnaĂźt pas ce qu’elle avait d’abord refoulĂ©. D’oĂč cette satisfaction au rĂ©veil satisfaction liĂ©e au sentiment, Ă  l'impression, d'avoir rĂ©alisĂ© un dĂ©sir, et d’avoir pu tromper la conscience. On peut donc connaĂźtre l'inconscient en analysant nos rĂȘves, en cherchant sous le contenu apparent, le contenu latent cachĂ© du rĂȘve. 3. Quel intĂ©rĂȘt y a-t-il Ă  connaĂźtre l'inconscient ? L'enjeu est de nous inciter Ă  rĂ©flĂ©chir honnĂȘtement sur la nature de nos dĂ©sirs et les vĂ©ritables motifs de nos pensĂ©es et de nos actions pour cesser de nous mentir Ă  nous-mĂȘmes. Nous devons mettre de cĂŽtĂ© notre "amour propre" et abandonner "la bonne opinion que nous tenons Ă  avoir de nous-mĂȘmes" pour regarder nos dĂ©sirs en face, non pas pour les assouvir systĂ©matiquement au dĂ©pens des autres, comme GygĂšs dans le mythe de Platon, mais pour faire en sorte que nos dĂ©sirs inconscients deviennent conscients. La connaissance de soi-mĂȘme, des souvenirs refoulĂ©s dans l'inconscient, la reconnaissance des pulsions inavouables du "ça" l'inconscient doivent nous aider en les nommant Ă  exorciser nos dĂ©sirs en Ă©clairant leur provenance et Ă  nous libĂ©rer des "monstres" qui sommeillent en nous. Freud oppose les "arguments logiques" et les "intĂ©rĂȘts affectifs" les arguments logiques, ce sont les raisonnements conformes Ă  la raison, au bon sens ; les intĂ©rĂȘts affectifs, ce sont les dĂ©sirs profonds, les Ă©motions, les sentiments. Selon Freud, les arguments logiques ne peuvent rien contre les intĂ©rĂȘts affectifs. Ce point de vue rejoint celui de Spinoza dans l'Ethique la raison ne peut rien contre le dĂ©sir, mais seulement un dĂ©sir plus fort. La dĂ©faite de la raison face aux passions et au dĂ©sir vient de l'opposition entre le "principe de rĂ©alitĂ©" et le "principe de plaisir"... Le principe de plaisir a toujours tendance Ă  l'emporter sur le principe de rĂ©alitĂ©. On peut vĂ©rifier la justesse de ce point de vue dans le domaine de la passion amoureuse et dans celui des passions nationalistes Ă©voquĂ©es par Freud dans les ConsidĂ©rations actuelles sur la guerre et sur la mort, paru en 1915, durant la premiĂšre Guerre mondiale. Comme chacun sait "l'amour rend aveugle" "le cƓur a ses raisons que la raison ignore", dit Pascal et aucun raisonnement ne peut convaincre quelqu'un "qu'il a fait le mauvais choix" s'il est profondĂ©ment amoureux, car nos "choix" amoureux - on a tort de parler de "choix" quand c'est le dĂ©sir qui choisit et non la raison - dĂ©pendent bien souvent d'intĂ©rĂȘts inconscients sur lesquels les arguments logiques n'ont pas de prise. Cette prĂ©pondĂ©rance de la vie affective sur l'intellect, le fait, comme le dit Freud que la vie intellectuelle est entiĂšrement sous la dĂ©pendance de la vie affective justifie selon lui la pratique psychanalytique au niveau individuel pour dĂ©nouer les conflits entre le "moi" et le "ça" en aidant le patient Ă  prendre conscience de ses motivations inconscientes. Mais Freud est Ă©galement prĂ©occupĂ© par les "nĂ©vroses collectives" comme les passions nationalistes qui sĂ©vissent autour de lui et dont il constate les effets destructeurs. A l'instar d'Emmanuel Kant dans son Projet de paix perpĂ©tuelle, Freud se demande s'il est possible d'Ă©viter la guerre et d'empĂȘcher les hommes de sombrer dans la barbarie. Au cours de la cure psychanalytique, on donne le nom de rĂ©sistance Ă  tout ce qui, dans les actions et les paroles de l’analysĂ©, s’oppose Ă  l’accĂšs de celui-ci Ă  son inconscient. Par extension, Freud a parlĂ© de rĂ©sistance Ă  la psychanalyse pour dĂ©signer une attitude d’opposition Ă  ses dĂ©couvertes en tant qu’elles rĂ©vĂ©laient les dĂ©sirs inconscients et infligeaient Ă  l’homme une vexation psychologique » vocabulaire de la psychanalyse. Freud dit que les propriĂ©tĂ©s essentielles de l’inconscient sont le refoulement opĂ©ration par laquelle le sujet cherche Ă  repousser ou Ă  maintenir dans l’inconscient des reprĂ©sentations pensĂ©es, images, souvenirs, liĂ©es Ă  une "pulsion" et la pulsion processus dynamique consistant dans une poussĂ©e - charge Ă©nergĂ©tique, facteur de motricitĂ© qui fait tendre l’organisme vers un but. Il y a des conflits entre conscience et inconscient, les contenus inconscients cherchant Ă  sortir pour reparaĂźtre Ă  la conscience, et la conscience y oppose la force de son refus. Jacques Lacan, disciple de Freud et principal reprĂ©sentant de la psychanalyse en France, insiste sur la rĂ©sistance de l'analyste et parle de la rĂ©sistance comme d'un refus de jouer le jeu de l'analyse. La notion de "rĂ©sistance" est fondamentale dans le processus psychanalytique, avec la notion de "transfert". La rĂ©sistance et le transfert ont d'abord Ă©tĂ© perçus de maniĂšre nĂ©gative par Freud lui-mĂȘme car ils semblaient empĂȘcher la cure d'avancer ; Freud a compris par la suite que ces deux phĂ©nomĂšnes Ă©taient inĂ©vitables car liĂ©s au fonctionnement-mĂȘme de la psychĂ© et aux rapports entre le moi et le ça et pouvaient contribuer au processus de guĂ©rison, l'obstacle pouvant se muer en instrument thĂ©rapeutique la rĂ©sistance, ainsi que la dĂ©nĂ©gation Verneinung ou le dĂ©ni qui est une forme de rĂ©sistance particuliĂšre, permet de cerner le complexe dont elle est le symptĂŽme, au mĂȘme titre que les rĂȘves, les actes manquĂ©s et les lapsus. Freud donne l'exemple d'un "homme intelligent" qui est sous l'emprise de la passion amoureuse ou nationaliste. L'amour est une force positive, un puissant auxiliaire au service de la vie, mais il peut aussi obscurcir notre jugement et se muer en passion destructrice. Il est bon d'aimer son pays, mais non de dĂ©tester les autres. Lors du dĂ©roulement de la cure psychanalytique, l'analyste va se heurter Ă  la "rĂ©sistance" de l'inconscient les dĂ©sirs refoulĂ©s d'un homme intelligent qui souffre d'une passion de ce genre car il ne veut pas que soit mis au jour les "vraies raisons" qu'il a d'agir et de penser comme il le fait. En effet, notre inconscient est fonciĂšrement conservateur et n'a pas envie de changer. Cependant, le sujet peut rĂ©ussir, avec l'aide de l'analyste, Ă  lever la rĂ©sistance, au bĂ©nĂ©fice de son intelligence et de sa facultĂ© de comprendre, en laissant parler l'inconscient par la mĂ©thode des "associations libres", par exemple en Ă©voquant un souvenir d'enfance ou un rĂȘve. La dimension Ă©thique de la psychanalyse Freud n'a pas fait l'apologie de l'irrationnel, et des "forces obscures" de la libido et de l'instinct de mort dont il se mĂ©fiait comme de la peste et dont il avait prĂ©dit les ravages prĂ©sents et Ă  venir. HĂ©ritiĂšre de la "Haskala" judaĂŻsme des LumiĂšres, la psychanalyse est une volontĂ© de faire Ă©merger le sujet, ce n'est pas une descente Ă  la cave, mais une montĂ©e vers la lumiĂšre "Wo Es war, soll Ich werden." "LĂ  oĂč c'Ă©tait, je dois advenir" "Partout oĂč/ Chaque fois qu'/ il Ă©tait inconscient, un Ă©lĂ©ment doit parvenir Ă  la conscience du Moi. "Es ist Kulturarbeit wie die Trockenlegung der Zuydersee."... "C'est un travail de civilisation, comme l'assĂšchement du Zuydersee.", ajoute Freud. La connaissance de soi-mĂȘme, des souvenirs refoulĂ©s dans l'inconscient, la reconnaissance des pulsions inavouables du "ça" l'inconscient doivent nous aider en les nommant Ă  exorciser nos dĂ©sirs en Ă©clairant leur provenance et Ă  nous libĂ©rer des "monstres" qui sommeillent en nous. Conclusion L'inconscient n'est pas un phĂ©nomĂšne observable. On ne peut donc pas le connaĂźtre directement Ă  la maniĂšre des phĂ©nomĂšnes qu'observe ou que crĂ©e la science dans les laboratoires. Le type d'expĂ©riences que l'on peut faire n'est pas reproductible et on a pu dire que l'inconscient ne relevait pas du savoir, mais de l'interprĂ©tation. Pourtant, des phĂ©nomĂšnes comme les rĂȘves les lapsus, les actes manquĂ©s montrent qu'il y a en nous une dimension cachĂ©e qui Ă©chappe Ă  notre conscience. ConnaĂźtre cette dimension cachĂ©e et agissante qui influence notre vie affective est un enjeu majeur.
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  • l inconscient n est il qu une conscience obscurcie